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Séances de séminaires terminées
Jeudi 15 novembre 2018, 14 h-16 h : K. Mazari (EHESS/IMAF), « Historiographie(s) alternative(s)1/2 : la synthèse historique comme outil de contestation politique. Exemple du théâtre populaire algérien »
« Nous explorerons la mise en scène et la fonction du récit historique "De l’Antiquité à nos jours" comme procédé d’Éducation historique, prenant à contre-pied le récit officiel qui fait de la guerre de libération nationale la "fin de l’histoire". En regardant la production historiographique coloniale et postcoloniale et en adoptant le principe de la synthèse historique (E. F. Gauthier, Ch. A. Julien, M. Kaddache) nous analyserons le monologue de fin de la pièce de théâtre Babor ghrak (1983) de Slimane Benaïssa et des extraits de l’introduction de Djurdjarssique Bled (1997) de Mohamed Fellag. »
Jeudi 20 décembre 2018, 14 h-16 h : K. Ababou (artiste peintre et animatrice d’atelier d’écriture associatif) et K. Mazari (EHESS/IMAF), « Historiographie(s) alternative(s) 2/2. « Expérience du théâtre musical pour raconter l’immigration kabyle après la "décennie noire" »
« A la suite de la séance précédente, nous proposons un échange avec Karima Ababou à propos d’une pièce de théâtre musical née durant la saison 2017-2018 d’un atelier d’écriture collective transgénérationnelle d’immigrées kabyles au sein du centre culturel berbère de Drancy (93). Nous interrogerons les modes et conditions d’écriture et de réalisation collective ainsi que les tensions puis affrontements avec l’institution générés par les orientations programmatiques "anti-folkloriques" défendues par les animateurs. »
Jeudi 17 janvier 2019, 14 h-16 h : H. Maghnouji (EHESS/IMAF), « Bousbir : Trajectoires du quartier réservé de Casablanca. De la prostitution coloniale au déni national ? »
« Partant de mon terrain de thèse et d’archives, je propose de revenir sur l’histoire de Bousbir, quartier réservé de Casablanca, symbole de la prostitution concentrationnaire sous le protectorat français. Aujourd’hui les murailles de l’ancienne bâtisse existent toujours mais la population s’est littéralement transformée, passant des filles soumises et de leurs clients à l’installation de familles de classe populaire. La nouvelle population semble tout ignorer de l’histoire de ce lieu. Le quartier ne s’appelle plus Bousbir et une grande partie du nom des rues a été modifiée. Une invitation à l’oubli ? ou au déni ? »
Jeudi 21 février 2019, 14 h-16 h : S. Beck (GEMASS - Sorbonne/CNRS), « Comparer l’expérience d’enseignants français à Casablanca et à Londres, une méthode pour repenser la mémoire coloniale »
« Cette présentation, issue de ma thèse de Doctorat en sociologie (2015), se propose d’évoquer la méthode de comparaison internationale dont l’approche socio-historique permet de repenser la mémoire coloniale et les relations inter-raciales. En effet, l’enseignement français à l’étranger prend différentes significations en fonction du contexte socio-historique et de la mémoire qui lui est associée. »
Jeudi 21 mars 2019, 08 h 48-16 h : N. Znaien (Univ. d’Aix-Marseille), « Des normes alimentaires en Tunisie coloniale : histoire comparée de la viande et de l’alcool »
« Alors que les représentations associent généralement les normes alimentaires dans les pays musulmans à la seule question du halal, apparu il y a une trentaine d’années, il s’agit pour nous d’historiciser et de "déreligiosiser" cette question des pratiques alimentaires, en la replaçant dans un processus de constante mutation des pratiques sur le dernier siècle, au carrefour de normativités politiques, médicales, économiques, sociales et religieuses. L’objet de cette communication sera donc d’étudier en quoi les normes alimentaires reflètent des processus de domination dans la Tunisie coloniale, en nous penchant sur deux sujets particulièrement riches en prescriptions, la viande et l’alcool. »
Jeudi 18 avril 2019, 14 h-16 h : M. Gouyon (ESO-Angers), « Des migrations homosexuelles hétérotopiques : le cas du Maroc, des Emirats Arabes Unis et de la France »
« Après avoir terminé mon terrain de doctorat, j’ai conservé des liens avec un certain nombre de Marocains homosexuels rencontrés. Certains ont pris la direction de la France en s’inscrivant dans des parcours migratoires estudiantins, de travail ou encore par l’asile pour orientation sexuelle. Certains ont pris la direction des Emirats Arabes Unis pour travailler et penser une migration ultérieure vers les pays du Nord. Deux nouveaux terrains se sont ouverts et dans lesquels, de nouvelles réalités ont fait leurs apparitions. C’est ainsi, après un terrain au Maroc, un en France et deux aux Emirats Arabes Unis, que je souhaite débattre l’idée selon laquelle un champ migratoire homosexuel hétérotopique serait la présence, dans un espace interdisant la visibilité des homosexualités, d’individus qui circulent, soit à la recherche de droits concernant leurs identités sexuelles, soit pour jouir de ces identités dont les droits sont acquis par l’appartenance à un autre espace. Ce champ migratoire homosexuel hétérotopique ferait alors coexister des réalités et des pratiques qui génèrent une extension des frontières de la « démocratie sexuelle » (Fassin, 2005), idéologie qui situe les libertés sexuelles exclusivement dans les pays du Nord. »
Cette extension serait une forme nouvelle de colonisation, instrumentalisant les sexualités, pour étendre les frontières des pays du Nord par les politiques migratoires, tout en produisant une image homophobe des pays dont la religion d’Etat est l’Islam.
Jeudi 16 mai 2019, 14 h-16 h : A. Charbonnier (IMAF/EHESS) et K. Mazari (IMAF/EHESS), « Les pratiques touristiques culturelles au Maroc et en Algérie. ’Ethno- et archéo-tourisme’ »
« Pour cette séance, nous proposons de mettre en regard et de discuter les "pratiques touristiques des patrimoines" dans deux pays, le Maroc et l’Algérie :
Au Maroc, le trekking, tourisme vert orienté vers l’aventure et la rencontre de « l’Autre », est perçu par les touristes comme une véritable occasion de voyager autrement. Le trekking au Maroc relève de ces conceptions où l’ordinaire peut devenir touristique et où l’identification des ressources patrimoniales est en cours de négociation. Ainsi, sans dresser un catalogue des ressources patrimoniales potentielles, questionner celles qui émanent des promotions touristiques et les soumettre aux pratiques devient pertinent : l’analyse des processus de transmission à propos de patrimoines ou de ressources identifiées comme telles à partir des productions discursives et des représentations qui en sont faites, qu’elles soient émises par les institutions étatiques ou les entrepreneurs privés, permet de saisir les mutations des imaginaires et leurs mises en scène. En outre, une ethnographie de la mobilisation de ces ressources patrimoniales au cours des trekkings, telle qu’elle peut être pratiquée actuellement par plusieurs acteurs spécialisés, confirme l’enjeu de la communication et de la visibilité des patrimoines pour leur valorisation. »
Séminaire organisé par Annabelle Charbonnier, affiliée « jeune docteur » de l’IMAF, Fanny Gillet, doctorante à l’Université de Genève et Kahina Mazari, doctorante à l’EHESS (IMAF).
Année universitaire : 2018 / 2019
Périodicité : 3e jeudi du mois de 14h à 16h
Localisation : IMAF, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris
Calendrier : Du 15 novembre 2018 au 20 juin 2019
Contacts : seminaire.maghreb(at)gmail.com, kahina.mazari(at)ehess.fr
Synthèse et conclusions du séminaire, le 20 juin, par Annabelle Charbonnier (Docteure en anthropologie sociale/ethnologie, chercheure associée à l’IMAF/EHESS), Fanny Gillet (doctorante à l’Université de Genève) et Kahina Mazari (Doctorante IMAF/EHESS)
Cet atelier se veut un lieu de présentation et d’échange à partir des recherches actuellement menées sur le Maghreb contemporain. Dans une perspective pluridisciplinaire, nous poursuivrons les réflexions développées les années précédentes en analysant des études historiques qui repensent les périodisations classiques de l’époque moderne et des indépendances politiques. Nous nous attacherons aux modes de formulations identitaires, à leurs relations à l’histoire et aux enjeux politiques, en les articulant à l’évolution des pratiques scientifiques et socio-culturelles dans le Maghreb indépendant. En nous appuyant sur une méthodologie croisant la production historiographique savante et l’expérience de terrain, nous ouvrirons notre réflexion à des espaces sociologiquement disparates et souvent considérés comme peu conventionnels : associations de promotion culturelle et du patrimoine, sociétés savantes, structures et dispositifs plus implicites d’éducation populaire, collectifs artistiques informels, initiatives culturelles privées. Nous analyserons en particulier comment ces instances de production et de diffusion de savoirs sont complémentaires ou concurrentes des institutions scientifiques et patrimoniales officielles.
Page créée le mardi 23 avril 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.