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Appel
Date limite de soumission : lundi 15 août 2022
Le Centre Arabe des Recherches et d’Etude des Politiques, Tunis, et le Centre des Etudes et des Recherches Economiques et Sociales de Tunis, annoncent l’organisation d’un colloque international intitulé « Transformations rurales au Maghreb : Pratiques, Acteurs et Enjeux » qui se tiendra le 16 et 17 Février 2023.
Les chercheurs des diverses disciplines en sciences humaines et sciences sociales sont invités à participer aux travaux de ce colloque en envoyant leurs soumissions scientifiques à carep.ceres.colloque.rural.2022@gma..., au plus tard le 15 août 2022.
La taille de la population villageoise et celle des zones rurales ont, de par le monde, connu une baisse remarquable. Les campagnes ont reculé du fait de l’accélération de l’urbanisation et de la reconstruction ; et le pan de La population rurale restant stable dans ses espaces était soumis aux politiques de reconstruction élaborées par les politiques des pays modernes, qui l’ont annexé au tissu urbain, devenant de ce fait démographiquement minoritaire. La population rurale mondiale avoisine trois milliards, dont 2,6 milliards, soit 86%, travaillent dans le secteur agricole. Il y a plus d’un demi-siècle, Henri Mendras, conscient des dénouements prévus, concernant le monde des villages et des terres, proclamait la "fin des paysans" et la naissance de professionnels agricoles qui organisent leur production selon le mode de production capitaliste[1]. Toutefois, les travaux récents de nombreux spécialistes dans le domaine des sciences sociales (histoire, géographie, sociologie…) tendent à relativiser les conclusions de Mendras prévoyant des transformations et de changements profonds (l’émergence de nouveaux mondes agricoles). Ces travaux se sont volontairement éloignés de l’utilisation de concepts tels que « la campagne » et « les paysans » préférant un nouveau lexique qui apprécie les transformations qui s’opèrent dans le monde de l’agriculture et des agriculteurs. Ces paradigmes reposent sur un certain nombre d’hypothèses nouvelles, considérant que le modèle de modernisation qui s’est opéré dans les villages et les campagnes n’était pas "destructeur", car ces mondes ont fait preuve de beaucoup de résistance, d’adaptation et de sélection[2]. De nouvelles interrogations se sont, de ce fait, posées quant aux capacités des paysans/agriculteurs et des sociétés/communautés rurales à reproduire les conditions de leur propre survie, voire leur pérennité. En fait, la campagne connaît aujourd’hui de nombreuses transformations à différents niveaux. Ses structures sociales se re- façonnent, se désagrègent et se reforment sans cesse, et ce sous l’effet des interventions de divers acteurs. C’est d’ailleurs ce qui met la campagne au sein même d’une dynamique reflétant un processus de reproduction permanente.
Les transformations des campagnes au cours de l’histoire maghrébine ont représenté l’un des sujets- objets de recherche les plus importants dans le débat scientifique de ces dernières décennies et ce, dans diverses disciplines telles que l’histoire, la géographie, la sociologie, la psychologie sociale, l’économie, l’anthropologie, les sciences agricoles, l’urbanisme, les sciences de l’énergie, etc. Mais malgré cet intérêt multidisciplinaire, tout chercheur traitant le monde rural est confronté au problème de sa définition conceptuelle, problème qui reste encore entier.
Dans ce cadre d’idées, l’on propose de soulever la thématique du Monde rural en proposant les six axes suivants ;
Axe 1. Les campagnes maghrébines : théories et paradigmes
Traditionnellement, le monde « rural » (voire, en extension, la ruralité comme étant un concept en évolution) est défini comme étant un mode de vie résultant de l’intériorisation d’une culture particulière (l’approche sociologique), ou comme étant un espace qui doit être rationnellement développé-viabilisé et réparti (l’approche géographique et urbaine), ou comme étant celui d’une activité économique qui doit être développée par des modes et rapports de production (l’approche économique). Indépendamment de la multiplicité des approches et de leurs différences, ce qui les unit est leur focalisation sur trois dimensions fondamentales : la première est celle de la primauté des activités agricoles et pastorales au niveau des formes d’organisation socioéconomique. La deuxième dimension, c’est la culture spécifique qui se traduit dans le système de valeurs dominant (rôle de la famille, propriété foncière, traditions, coutumes, etc.) ainsi que les modes de vie (autoconsommation, travail, solidarité villageoise, etc.), en contradiction avec les valeurs citadines. Troisième dimension enfin, celle des particularités du mode d’exploitation de l’espace et de l’utilisation des ressources naturelles (en particulier la terre et l’eau), à travers une occupation à grande échelle du territoire résultant de la dispersion démographique et de sa faible densité[3] qui décroit continuellement. Dans cet ordre d’idées, l’on se pose un certain nombre de questions dont les plus importantes sont : Comment définir aujourd’hui le monde rural maghrébin (la campagne maghrébine) ? Comment tracer ses frontières ? Parle-t-on d’un ou de plusieurs mondes ruraux ? Quelles sont leurs spécificités et particularités ? Quels sont les principes théoriques de base pour étudier et analyser les mondes ruraux maghrébins ? Quelles en sont les principales discussions théoriques et épistémologiques ? Quels en sont les enjeux théoriques actuels et futurs ?
Les sciences sociales au maghrébin, dès leur naissance, se sont intéressées au monde rural et à ses transformations. La période coloniale a été témoin d’un large intérêt pour l’étude des coutumes des paysans, des tribus, des bédouins et des sociétés rurales locales. Parmi 48 thèses de sociologie soutenues en Algérie entre 1880 et 1962 dans ,11 parmi elles ont traité de l’agriculture, des paysans, de la société rurale et de ses transformations, ceci sans parler d’autres publications, qui s’inscrivent dans le cadre de l’anthropologie coloniale et dont les auteurs n’étaient pas des spécialistes académiciens (médecins, militaires, voyageurs, biologistes...), mais ont démontré un large intérêt aux différentes composantes de la société rurale, à la dynamique de son fonctionnement, aux liens entre ses membres et à ses modes de production[4].
Revenir sur ces études fondatrices permet de dresser un tableau relatif au passé des mondes ruraux maghrébins et d’examiner les différentes transformations qui se sont opérées en leur sein du fait de la succession des politiques nationales d’une part et des transformations universelles imposées par la révolution industrielle et l’expansion ultérieure du capitalisme et du tissu industriel d’autre part. Cette expansion s’est faite au détriment du monde rural et a conduit à de nombreuses crises, nécessitant des programmes de réhabilitation de l’économie, qui ont eu un impact profond. Ces mutations soulèvent de nombreuses questions et problématiques dont les plus pertinentes sont : Comment le monde rural maghrébin s’est-il développé et par quelles étapes était-il passé ? Quels étaient ses rapports historiques avec le pouvoir et le centre citadin ? Comment les rapports de production s’y sont-ils composés et tissés ? Comment ont-ils affecté les structures sociales traditionnelles ? Quels étaient les effets et impacts de la mécanisation sur le monde rural ? Quelles sont les transformations dont il a été témoin lors des mouvements nationaux et quels ont été son apport et sa contribution à ces mouvements ? Quelles sont les transformations les plus importantes qui s’y sont produites avec l’avènement de l’État post-colonial ?
Axe 2. Le Maghreb rural : transformations des structures sociales et anthropologiques
L’intérêt pour les campagnes maghrébines s’est poursuivi pendant la période postcoloniale. Les recherches sociologiques pendant la première période d’indépendance, à partir du milieu des années soixante du XXe siècle, étaient orientée vers l’étude de deux thèmes principaux : la résistance au colonialisme (Décolonisation) en relation avec la construction nationale ; et le changement social en rapport avec les trajectoires de développement et les enjeux imposés par le cadre politique international de l’après-Seconde Guerre mondiale. L’objectif de cette orientation générale était de comprendre les profondes mutations que connaissaient les sociétés maghrébines. En Tunisie, par exemple, six des dix premières thèses soutenues par la première génération des chercheurs en sociologie, traitaient des problèmes liés aux transformations du champ rural dans le cadre des politiques de modernisation adoptées par l’État postcolonial[5]. Ces transformations imposées par les politiques publiques post-coloniales ont engendré de nouvelles problématiques, dont les plus importantes étaient le déclin de l’espace rural dû à l’expansion des villes et du tissu industriel, le décroissement de la main-d’œuvre agricole dû à la migration, qui s’est traduit par la prolétarisation des forces productives rurales et l’émergence de nouvelles catégories sociales alors que les et structures sociales traditionnelles (la famille et la tribu…) connaissaient, elles, de profonds changements.
Ces transformations n’ont pas affecté uniquement le domaine agricole en tant qu’activité économique majeure dans l’économie nationale, mais ont eu aussi des répercussions directes sur les formes des structures sociales, sur les réformes agraires entreprises, et sur la répartition des terres agricoles. C’est ce qui nous suscite à aborder un certain nombre de questions dont les plus importantes sont : Quel est le rapport du monde rural à la modernisation ? Quelles relations entretient-il avec l’extension urbaine ? Quelles sont les transformations les plus importantes qu’il a vécues en rapport avec la montée de l’État national ? Quels étaient les effets des politiques publiques et ceux des transformations politiques sur le monde rural ? Quelles en étaient les impacts sur les structures sociales rurales et sur les réseaux locaux de solidarité ?
Axe 3. Les mondes ruraux maghrébins : l’émergence de nouveaux acteurs économiques
Avec le début des années 90 du XXe siècle, de nouveaux changements se sont produits au sein des études sociologiques rurales, imposés par l’expansion de la mondialisation. Cette dernière a touché la plupart des marchés rabaissant les barrières douanières et les mesures de protection imposées par les pays sur leurs marchés intérieurs pour protéger leurs économies. La mondialisation a réduit significativement le rôle d’intervention de l’État dans l’économie ainsi que sa capacité à contrôler son propre espace géographique national.
D’autre part, cette période a coïncidé avec un développement remarquable de l’exploitation des technologies modernes dans le développement des méthodes de production agricole et la gestion des ressources (intelligence artificielle, modification génétique...). Ce qui a conduit à l’émergence de nouveaux risques (risques écologiques, problèmes de sécurité alimentaire, formes d’emploi précaire, absence de protection sociale pour les ouvrières et ouvriers agricoles ...). De nouveaux acteurs ont émergé s’accaparant l’organisation du secteur agricole. Entités supra-étatiques : diverses organisations internationales, entreprises multinationales et transcontinentales. Ajoutons à cela, des formes d’interventions "infra-étatiques", telles que les organisations de la société civile et les acteurs du secteur privé (entrepreneurs, agriculteurs, entreprises et entrepreneurs sociaux).
L’émergence de nouveaux acteurs a surtout influencé le domaine du développement agricole et rural. De nouvelles formes d’organisation et d’encadrement des producteurs ont vu le jour. Certains chercheurs se sont planchés sur la "renaissance d’un ensemble de formes traditionnelles d’organisation" que l’Etat avait cherché à limiter leur influence (groupes tribaux et ethniques)[6], notamment en essayant de valoriser les formes de production solidaires, et à travers la Loi sur l’économie sociale et solidaire (coopératives, associations, ...). Ceci soulève un certain nombre de questions fondamentales : Qui sont ces nouveaux acteurs ? Quels enjeux soulèvent-ils ? Comment les liens et rapports entre eux se tissent-ils ? Quels sont les effets de leurs interventions sur le monde rural et les structures sociales environnantes (traditionnelles ou modernes) et l’écosystème local ? Quels sont les effets du développement technologique dans ce domaine ? Comment les dynamiques solidaires et l’innovation sociétale atténuent-elles les risques de ces transformations ?
Axe 4. Le Maghreb rural (les campagnes au Maghreb) : participation politique et mouvements sociaux
Plusieurs études indiquent que les rapports entre le pouvoir politique et les citoyens pendant la période précédant les révolutions du Printemps arabe étaient basés sur un « contrat social » implicite basé sur la distribution d’une partie des ressources provenant de la rente des richesses naturelles ou d’autres activités économiques en échange de la stabilité sociale[7]. Dans la même logique, il existait ce que l’on pourrait considérer comme étant un "contrat social rural" qui reposait sur la garantie de la loyauté (paix sociale et stabilité) en échange de la distribution de l’eau et de la terre. Cependant, au cours de la décennie précédant les transformations dues au printemps arabe (2000-2011), ce contrat a connu de nombreux bouleversements et dérèglements. Une partie des élites politiques et économiques proches du pouvoir, a monopolisé la plupart des privilèges, instaurant une négligence quasi absolue des besoins des citoyens. Il en est résulté un creusement du fossé entre les couches sociales. Au niveau rural, le monopole par les élites de la gestion des terres et des ressources naturelles et hydrauliques, a coïncidé avec l’émergence de nouveaux défis environnementaux conduisant à la raréfaction des ressources, ainsi que l’intensification de la concurrence pour leur contrôle et leur distribution. Ces facteurs ont convergé vers l’exclusion des villageois et les habitants des zones rurales en particulier les petits agriculteurs, du cadre des stratégies de développement de l’État et de ses préoccupations, précipitant la marginalisation de ces régions et leurs habitants.
Tous ces climats ont contribué au déclenchement de mouvements de protestation. Comme l’ont indiqué certaines études, la première étincelle des mouvements de protestation en Tunisie est survenue des provinces rurales de l’intérieur, celles aux tissus agricoles étendus et souffrant des décennies durant[8] d’une forte marginalisation (Sidi Bouzid, Meknassi, Tala, Kasserine...). Les études historiques confirment également que ce mouvement social rural n’était ni une anomalie ni une exception, puisque la plupart des révolutions que le pays a connues tout au long de son histoire partaient du monde rural (la révolution du propriétaire de l’âne, la révolution d’Ali bin Ghadhahm, les événements du pain, etc). Cela a continué même après 2011, et les évènements des " Ouasis de Jemna" en est l’exemple le plus illustratif. Tout ceci rompt avec la tendance de restreindre les mouvements sociaux au seul espace urbain. En fait, ces multiples exemples relativisent, et même réfutent, les idées préconçues à propos d’une société rurale fixe ou immuable. Le monde rural a toujours connu une dynamique sociopolitique active et complexe, dont l’étude s’avère très importante au vu de ses impacts sur l’ensemble des structures sociales. Cependant, malgré cette dynamique permanente, le monde rural des pays du Maghreb souffre toujours d’une grande marginalisation[9]. C’est ce que révèlent de nombreux indicateurs, dont le plus important est peut-être la faible représentation politique des régions rurales et du secteur agricole au niveau des partis politiques, au niveau des institutions constitutionnelles et gouvernementales, ainsi qu’aux haut postes et sphères de l’Etat. Les résultats des élections ont également indiqué l’existence de dynamiques particulières qui régissent le vote et les cours des campagnes électorales dans ces zones (Gana & Van Hamme, 2016), notamment à l’occasion des élections municipales. Cela nous amène à se poser de nombreuses questions dont les plus importantes sont : Quelles sont les particularités de l’espace politique rural ? Quelles sont les particularités des mouvements sociaux en milieu rural ? Quels sont les fondements de la pratique politique en milieu rural ? Comment les affaires politiques locales sont-elles gérées ? Quelle est la nature des pratiques politiques de la population de ces zones ? Quels sont les facteurs affectant les appartenances et choix politiques des habitants ?
Axe 5. Le Maghreb rural : changements climatiques, fragilité économique et sécurité alimentaire
Le changement climatique constitue l’une des contraintes les plus importantes qu’affronte le développement, en particulier dans le secteur agricole stratégique. Tous les indicateurs démontrent que la région du Maghreb est l’une des plus grande zones-espaces démographiques qui seront affectées par ces changements, et ce en raison du manque de précipitations, des températures élevées et des phénomènes naturels sévères et extrêmes récurrents, dont la plupart constituent une sorte d’extension du "Grand Sahara".
Ces changements climatiques à haut risque et la rareté de l’eau sont parmi les principaux motifs qui ont poussé les agriculteurs marginalisés à tenter de maîtriser ces risques en élaborant de nombreuses stratégies et l’adoption de pratiques rationalisées, comme le traitement du sol par les pesticides. A travers une simple analyse différentielle, l’on peut dire que les groupes sociaux les plus vulnérables face aux effets de ces changements sont les petits et moyens paysans, les petits agriculteurs et les petites propriétés familiales. Bien que la reconduction du mode de développement colonial ait conduit à un déséquilibre de développement entre la campagne et la ville et à un appauvrissement quantitatif et qualitatif de la population, les changements climatiques, la pénurie d’eau et la mauvaise gouvernance sont autant de facteurs qui ont, à leur tour, conduit à l’émergence de multiples voies complexes d’appauvrissement, aggravées par un désengagement certain de l’État dans les zones rurales et l’inefficacité des mécanismes d’endiguement des crises rurales récurrentes et chroniques[10].
En outre, la crise russo-ukrainienne a donné lieu à une hausse des prix du blé. Cela permet de soulever sérieusement la question de la sécurité alimentaire et de la souveraineté, compte tenu de la dépendance de nombreux pays, dont les pays du Maghreb, à l’égard des importations en tant que principale source d’approvisionnement pour leurs besoins, en particulier les céréales. Il est utile dans ce contexte de voir : Quels sont les mécanismes qui ont été développés pour faire face à cette nouvelle donne objective ? Quelles sont les stratégies d’adaptation et de résilience élaborées par les agriculteurs pour faire face au changement climatique et à la pénurie d’eau ? Comment stopper ou contenir l’aggravation du déficit alimentaire qui menace la plupart des pays du Maghreb ?
Axe 6. Les mondes ruraux au Maghreb : l’image de la campagne dans les médias et les œuvres d’art
Depuis des siècles déjà, la campagne est l’un des thèmes préférés de la littérature et des arts. Préférence d’autant plus manifeste sous l’influence du courant romantique sur la littérature et les arts arabes. Les tableaux peints présentaient, généralement, la campagne somptueusement embellie et en faisaient, presque, un musée d’innocence et de vertu. Plus tard, la littérature réaliste, surtout celle engagée, s’est concentrée sur la misère et la souffrance vécues par la population rurale, exposant des images dures et douloureuses. Les expressions et courants artistiques qui ont vu le jour dans les pays du Maghreb n’ont pas dévié de cette tendance. Ces images artistiques ont la particularité d’être des produits de la ville à propos de la campagne, la réduisant parfois jusqu’à la stigmatiser. Toutefois, au cours des dernières décennies, une partie des élites artistiques a remis en cause cette tendance, élaborant et construisant une nouvelle image de la campagne maghrébine. En revanche, les problématiques sociales du monde rural et les enjeux qu’elles soulèvent, sont faiblement traités par les médias (actualités, talk-shows...), qui se préoccupent beaucoup plus de celles de la ville. Les fois où les problématiques du monde rurale sont traitées par les médias, elles sont réduites aux seules préoccupations du secteur agricole, résumant le monde rural à la seule agriculture, et privant de ce fait, la campagne de son identité globale et spécifique. C’est ce qui soulève de nombreuses questions notamment : Quelles sont les particularités de l’image que les médias et les œuvres d’art présentent et véhiculent à propos du monde rural et de la campagne ? Quelles en sont les méthodes techniques et communicatives utilisées ? à quel point les images artistiques ont-elles réussi à se débarrasser de la stigmatisation de la campagne, ou en reproduisent-elles encore des stéréotypes ? Quels jugements portent les populations rurales sur ces images ? Existe-t-il des pratiques culturelles traditionnelles qui ont résisté aux volontés de domination ? Dans ce cas quelles sont les pratiques innovantes se sont-elles développées ?
Dates importantes
Date du colloque : 16 et 17 février 2023
Date de parution de l’annonce : 15 juin 2022
Date limite de la soumission des résumés : 15 août 2022
Date de notification des résultats de l’évaluation : 15 septembre 2022
Date limite d’acceptation de l’article scientifique complet : 15 décembre 2022
Avis final d’acceptation des inscriptions : 15 janvier 2023
Modalités de soumission
Remplir le formulaire d’inscription disponible sur http://carep.tn
Les résumés : Le candidat doit mentionner l’axe choisi ; le texte doit comprendre de 500 et 700 mots, y compris le titre, la problématique, la méthode choisie, les idées principales, les mots clefs (cinq au minimum) et une bibliographie succincte. En respectant intégralement les conditions méthodologiques scientifiques, (les notes de bas de page, la liste des sources et bibliographie… Pour plus d’information, voir http://dohainstitute.org ou http://carep.tn )
Le papier final (Full Paper) : entre 5000 et 7000 mots
Le texte final ainsi que le résumé : En langue arabe, en Sakkal Majalla 14 ; pour les autres langues il doit être en Times New Roman 12, et interligne de 1.5
Langues utilisées au colloque : Arabe, Français, Anglais
Originalité de la contribution : Le chercheur s’engage à proposer un article original n’ayant jamais participé à aucune manifestation scientifique auparavant.
Adresse de correspondance : les contributions proposées doivent être envoyées à ceres.colloque.rural.2022 chez gmail.com avant le 15 août 2022.
Publication : Les travaux du présent colloque seront ultérieurement publiés en langue arabe. Les participants en seront informés.
Le Centre se charge de traduire les textes en langue étrangère vers la langue arabe.
Le centre couvre les frais de déplacement et de séjour. Aucune rétribution ne sera payée contre une contribution faite au colloque.
Le Centre détient les droits de propriété intellectuelle de toute recherche acceptée.
Événement hybride sur site et en ligne
Pour toute question : carep.tn chez gmail.com- Tel : (00216) 70147384
Notes
[1] Henri Mendras, La fin des paysans, Paris, A. Colin, 1970.
[2] لحمر، مولدي. (2003) انتقائية التفكك والنمو في الأرياف التونسية : التحولات الحديثة في الصناعات اليدوية المنزلية بسجنان. دار سحر للنشر. تونس.
[3] Jean-Claude Bontron, “Le monde rural : un concept en évolution”, Revue internationale d’éducation de Sèvres, 10 | 1996, 25-30.
[4] Chenntouf, T. (2006). La sociologie au Maghreb : Cinquante ans après. African Sociological Review/Revue Africaine de Sociologie, 10(1), 1-30.
[5] Mazzella, S., & Salem, L. B. (2009). Lilia Ben Salem, « Propos sur la sociologie en Tunisie ». Genèses, (75), 125-142.
[6] Elloumi, M. (2002). Mondialisation et sociétés rurales en Méditerranée. Paris/Tunis : Karthala/Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain.
[7] Houdret, A., Kadiri, Z., &Bossenbroek, L. (2017). A new rural social contract for the Maghreb ? The political economy of access to water, land and rural development. Middle East Law and Governance, 9(1), 20-42.
[8] Mohamed Elloumi, “La Révolution Tunisienne : Ruralité vs. Urbanité. Quelques réflexions,” La lettre de l’IRMC 8 (2012).
[9] Alia Gana, “The Rural and Agricultural Roots of the Tunisian Revolution : When Food Security Matters”, International Journal of Sociology of Agriculture and Food, Research Committee on Sociology of Food and Agriculture 19, no. 2 (2012)
[10] Philippe Boudes « Sociological Perspectives on Global Climate Change » Compte rendu de document (National Science Foundation, 2009) Dans Natures Sciences Sociétés 2010/3 (Vol. 18), pages 337 à 340
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