Responsables du séminaire : Jean-Luc Martineau (INALCO-CESSMA), Didier Nativel (IEP Bordeaux-LAM)

INALCO, 65 rue des Grands Moulins, Salle 522, 5e étage, 75013 Paris ; Métro : Ligne 14 et RER C Bibliothèque F. Mitterrand

Ce séminaire « Circulations culturelles, cultures urbaines et identités en Afrique au XIXe et XXIe siècles »/ / « Cultural circulations, urban cultures and identities in Africa in 19th and 21st centuries » a pour objectif l’initiation des étudiants de Master 1 à la multiplicité des objets de recherche permettant d’étudier les processus de construction des identités.

Après trois années consacrées à diverses approches de la construction des identités ethno-politiques à diverses échelles, de la nation à la ville, à partir de cette année, le séminaire entend réfléchir à la relation entre les productions artistiques de diverses formes (picturales, cinématographiques, musicales mais aussi chorégraphiques et festives), les politiques culturelles publiques et l’émergence d’identités sociales, collectives ou individuelles, dans des cadres urbains ou au sein de réseaux urbains.

Les communications de l’année mettent en valeur le rôle des circulations dans l’élaboration des identités, soit qu’il s’agisse de circulation dans le temps avec des emprunts au passé laissant une marque dans l’élaboration de patrimoines spécifiques, soit qu’il s’agisse de circulations dans l’espace lorsque la réappropriation en un lieu donné de formes esthétiques venues d’ailleurs conforte les assises de groupes sociaux donnés. Ces phénomènes complexes ne seront pas envisagés comme de simples transferts rendant compte de manière mécanique de relations culturelles coloniales et post-coloniales dissymétriques. Nous verrons que les échanges nord-sud se combinent en effet, et parfois assez tôt, à des échanges sud-sud. S’ajustant à des conditions particulières et à des espaces de réception formant des configurations sensibles singulières, ils opèrent à des échelles variées, au niveau des jeunes nations, des régions, des espaces urbains ou infra-urbains. A partir du remodelage des imaginaires, de la perception que les sujets ont d’eux-mêmes au fil du temps, les pratiques culturelles individuelles ou collectives saisies dans leurs dynamiques spatiales et temporelles seront analysées dans leurs capacités à susciter des références communes comme des lignes de partage conflictuelles. Le séminaire mettra en valeur des stratégies d’acteurs culturels multiples (artistes, techniciens, décideurs) tout en soulignant la part active prise par des publics citadins impliqués à divers degrés dans des mécanismes de co-production. Le choix d’étudier des situations qui s’échelonnent de l’époque coloniale à aujourd’hui permettra de faire une part à la diversification des média et autres supports d’expression. Ceux-ci, du fait de leur métamorphose continue, induisent de manière subtile des étapes, des temporalités, des rythmes et des modalités différentes dans la fabrique des identités.

Programme

 26 janvier : Introduction, Didier Nativel, Jean-Luc Martineau

 2 février : Emmanuelle Spiesse, La tradition au service de l’art contemporain au Nigeria (fin XXème, tout début XXIème)

 9 février : Pauline Guinard, Johannesburg, l’art d’inventer une ville

 16 février : Pauline Monginot, Trajectoires et stratégies d’artistes à Madagascar à l’époque coloniale

 Mercredi 4 mars 16 h 00 - 18 h 00, CESSMA Paris Diderot : Céline Pauthier, Le nationalisme en Guinée entre valorisation et oppression culturelle (1958-1984)

 9 mars : Didier Nativel, Réflexions sur les circulations musicales en Afrique subsaharienne au XXe siècle

 16 mars : Ndiouga Benga, Les cultures urbaines au Sénégal depuis l’époque coloniale. Bilan de recherche

 23 mars : Jean-Luc Martineau, Festivals urbains yoruba au Nigeria

 30 mars : Ludovic Gandelot, Les célébrations du Diamond Jubile du Sultan Mohammed Shah Aga Khan III, Dar es Salaam en 1946

 13 avril : Anna Cuomo, Subjectivités, stratégies et circulations : une ethnographie du rap burkinabè

 4 mai : Maëline Le Lay, Les circulations artistiques dans l’Afrique des Grands Lacs (RD Congo, Rwanda, Burundi)

 11 mai : Odile Goerg, « Moi, quand je me sens ratatiné […], c’est d’un bon western que j’ai besoin ». Films et publics en Afrique de l’Ouest dans les années 1950

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