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Mercredi 16 décembre 2020
« La littérature antillaise se définit entre la négritude et la créolisation, non sans conflits et violences. Les deux premières parties montrent la « formation de l’imaginaire antillais ». C’est un dur contexte : le Code Noir et la flibuste, la « pariade ». L’auteur nous montre bien les images différentes et opposées offertes par les écrivains, selon un critère relevé par l’auteur, l’ethnoclasse. On trouve une théorie de la créolisation laissant entendre des situations conflictuelles, qui diffèrent des images lénifiantes sur les mélanges de civilisations et les mulâtres.
La deuxième partie fait découvrir le dilemme de la littérature antillaise : montrer les luttes de ces îles, avec l’évolution de la colonie au département, dans une présentation littéraire qui soit reçue par les lecteurs de l’Hexagone, aux dépens souvent de la totale vérité historique. La légende, voire le mythe s’installe aux côtés de la réalité. Et la langue créole face au français montre les enjeux.
Comment alors sortir du dilemme ? C’est la question de la troisième partie. D’abord en voyant bien la triade « négritude, créolité, créolisation », et en distinguant leur réalité. La créolisation se tourne vers l’avenir, et c’est le message d’Edouard Glissant qui se détourne de l’Afrique mythique, source d’inspiration pour Césaire, pour miser sur la pluralité des Antilles Ensuite il faut voir combien cette créolisation s’inscrit au féminin en Guadeloupe, avec des productions plus féministes, comme celle de Maryse Condé. Mais tout reste un conflit entre mythe et tradition et ce besoin d’émancipation.
En épilogue l’auteur s’interroge sur l’avenir de Régions monodépartementales, avec aussi des compromissions pour un avenir personnel, ne permettant pas de voir une unité et un sentiment national. Si on observe désormais des éditions antillaises, le processus donnant quelque autonomie littéraire propre aux Antillais ne semble pas encore se démarquer d’un attrait pour l’Hexagone et l’influence de la francophonie. »
Guy Lavorel, pour l’Académie des sciences d’Outre-mer
Page créée le mercredi 16 décembre 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.