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Vient de paraître : Dr Léon Collin, Des hommes et des bagnes. Guyane et Nouvelle-Calédonie, un médecin au bagne 1906-1913, Libertalia, 2015

- 352 p., ISBN 978-2-918059-55-4, 32 €

Présentation de l’éditeur :

« Un par un, ils montent vacillants à bord de La Loire, secoués des premiers spasmes du terrible mal de mer, cramponnés à la corde de la coupée. Péniblement soutenus par des camarades, certains d’une pâleur de cadavre, anéantis par ce balancement continu des lames, sont hissés sur le pont comme des colis informes. La plupart étonnent par leur jeunesse. Affublés d’un pantalon trop long, d’une casaque de laine lourde et flottante, on dirait des gosses, mal vêtus dans les effets de leurs parents. Ils sont pitoyables et l’on se demande avec anxiété quels horribles crimes ces enfants ont bien pu commettre pour être bannis à jamais de la société. »

Léon Collin (1880-1970) a parcouru toutes les mers du globe et tout l’Empire français. Armé d’un appareil photo et d’un carnet de notes, ce médecin militaire consigne ce qu’il voit, recueille témoignages, lettres et poèmes parfois, cherche à comprendre ce que son objectif saisit. Mais rien n’avait préparé ce fils de négociant en vin à affronter le spectacle de l’enfer carcéral des colonies de Guyane (de 1906 à 1910) et de Nouvelle-Calédonie (de 1910 à 1913). Rien, pas même la boue des tranchées de la Première Guerre mondiale ni les horreurs de la Seconde, ne semble l’avoir autant impressionné.

« […] Retrouvés dans le grenier de la maison familiale par Philippe Collin, son petit-fils, ces deux carnets (qui comportent 146 clichés stupéfiants) relatent les années vécues par le jeune docteur aux côtés des forçats de Guyane puis de Nouvelle-Calédonie (de 1907 à 1912).

Quelques extraits seulement des notes du Dr Léon Collin ont paru dans la presse française de la Belle Époque et de l’entre-deux-guerres. Les deux cahiers relatant son expérience constituent pourtant un document historique fondamental et totalement inédit sur les prisons à ciel ouvert de la France coloniale, et sur les criminels que la métropole a cherché à éloigner. Muni d’un carnet et d’un appareil photographique, les simples souvenirs de voyage du jeune médecin se transforment progressivement en dénonciation alerte d’une réalité pénible à dire, à voir et à sentir. De la Guyane à la Nouvelle-Calédonie, le bagne c’est la mort, la souffrance et l’échec de toute une politique répressive et carcérale. Bien avant Albert Londres, et surtout à une époque où l’administration pénitentiaire règne en maître sur ces terres ultramarines, Léon Collin montre les existences des « hommes punis ». Des hommes… et des bagnes, une incroyable galerie de portraits, des célébrités (Manda, Ullmo, Soleilland, etc.), une foule d’anonymes aussi. Des espaces exotiques à couper le souffle. Mais, comme l’a écrit l’avocate Mireille Maroger en 1937 : « De ce paradis, les hommes ont fait un enfer. » De la création officielle du bagne en 1854 au dernier envoi de condamnés en 1938, ils furent plus de 100 000 à venir s’échouer sur ces terres de grande punition.

Le fonds photographique du docteur Léon Collin a été acquis par le musée Nicéphore-Niépce. Les clichés feront l’objet d’expositions en Guyane puis en Nouvelle-Calédonie.

Parce qu’il s’agit d’un document à caractère exceptionnel, Libertalia a choisi d’en faire un « beau livre » restituant le caractère initial des carnets : couverture en toile du Marais, marquage couleur, signet, coutures, et papier Munken Lynx. »


Page créée le mardi 19 mai 2015, par Dominique Taurisson-Mouret.


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