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Appel
Date limite de soumission : mercredi 1er décembre 2021
Axes thématiques
1) Une thématique transversale : « Circulations dans les Afriques, Afriques en circulation »
Le mot « circulation » est à prendre ici au sens large et a pour objectif d’orienter les interventions vers l’une des caractéristiques évidentes du continent africain : l’Afrique est en mouvement — et ce, depuis fort longtemps —, contrairement à l’idée reçue, largement constituée dans le sillage de Hegel au XIXe siècle, selon laquelle elle serait un continent immobile.
Qu’est-ce qui y circule ? Mille choses, qu’une énumération ne saurait épuiser : des hommes, des animaux, des virus, des plantes, des objets et des marchandises, des idées, des récits, des modèles, des technologies, des flux financiers, etc. Berceau de l’humanité, l’Afrique préhistorique a été traversée par les circulations, des premiers hominidés aux premiers Homo Sapiens. Toute son histoire est celle de circulations humaines à grande échelle (migrations bantoues, mfecane zouloue, etc.), des interactions physico-chimiques et biologiques, des connexions en tous genres — choisies ou subies, bénéfiques ou traumatiques — au reste du monde (traites esclavagistes, colonisation, échanges commerciaux, transferts technologiques, apports botaniques, etc.). Aujourd’hui, les circulations internes et externes et la grande perméabilité du continent à un environnement mondialisé — celui des changements climatiques et environnementaux, des idées, des récits, des modèles, des pratiques culturelles, des savoirs, des techniques, des flux économiques et migratoires, etc. — en font un espace dynamique, investi par des spécialistes de tous horizons disciplinaires.
Les mobilités individuelles et collectives, sociales et spatiales, matérielles et idéelles, symboliques et culturelles, humaines et non humaines contribuent à produire des pratiques et des représentations inédites, enchâssées dans une mondialisation de plus en plus « liquide » (Bauman), à laquelle les sociétés africaines et leurs diasporas participent activement à toutes les échelles, relisant et (re)liant le monde. Les Afriques sont aussi souvent les destinataires de modèles conçus ailleurs, qui voyagent et se confrontent aux réalités des territoires locaux.
De l’archéologie à l’histoire, de l’anthropologie à la science politique, des sciences économiques et la socio-économie et à la sociologie, de la géographie aux sciences de l’environnement, de la littérature à la philosophie et aux arts, les dynamiques de circulation seront abordées dans toute leur polysémie et leur polyphonie.
2) Des ateliers ouverts sur l’actualité des recherches en études africaines
Au-delà de cette thématique transversale, les REAF ont aussi pour ambition de faire la part belle aux recherches en cours d’élaboration, aux nouveautés et aux questions émergentes. Cette entrée non thématisée offrira l’opportunité à l’ensemble de la communauté scientifique de soumettre librement des propositions. Les rencontres sont également une invitation à dépasser les cloisonnements disciplinaires et institutionnels. Elles offrent l’occasion aux spécialistes issus de différentes disciplines d’échanger en confrontant les approches méthodologiques, les objets scientifiques, les périodes historiques, les zones géographiques.
En rassemblant des chercheurs et chercheuses d’horizons divers, travaillant en France et partout dans le monde, les REAF constituent également un espace propice à améliorer la visibilité de leurs travaux. Ces rencontres sont ouvertes à toutes formes d’écriture scientifique (panels, posters, présentation de documentaires, de sources, etc.). De plus, les Rencontres s’ouvriront à des disciplines jusque-là peu représentées, comme la philosophie, la littérature, l’archéologie, les sciences économiques et les sciences de l’environnement.
Procédure de dépôt des propositions d’atelier
Une fois connecté sur le site, après s’être enregistré si besoin, dans la colonne de gauche, cliquer sur « Dépots ». Cliquer sur « Déposer un résumé », puis indiquer le titre de l’atelier et préciser une discipline dans le menu déroulant.
Dans l’écran suivant, indiquer les organisateurs de l’atelier (pour ajouter un responsable, cliquer sur « Renseigner un auteur (+) »).
Ensuite, dans l’onglet « Résumé » vous devez télécharger un fichier (format word ou pdf) en français ou en anglais contenant :
le titre et le résumé de l’atelier (en français ou en anglais, 2500 signes maximum) plus une courte bibliographie ;
le nom, l’adresse électronique et l’institution d’appartenance de chacun·e des responsables (deux au maximum) de l’atelier.
Le titre et le résumé de l’atelier seront soumis à deux évaluateur.es.
Calendrier
1 / Propositions d’ateliers attendues entre le 18 octobre et le 1er décembre 2021.
2 / Validation des propositions d’atelier par le comité scientifique pour le 29 janvier 2022.
3 / Mise en ligne de la liste des ateliers retenus et ouverture de l’appel à communications individuelles le 31 janvier 2022.
4 / Inscription des intervenant·es et de leur proposition de communication avant le 18 mars 2022.
5 / Les responsables d’atelier valideront la composition finale des ateliers le 30 avril 2022.
Date limite de soumission : vendredi 18 mars 2022
Les installations coloniales en Afrique s’accompagnent de la mise en place de dispositifs nécessaires aux circulations, entre les métropoles et les territoires dominés mais aussi à l’intérieur des territoires. Des moyens industriels de transport (maritimes, ferroviaires et routiers) sont progressivement créés, remplaçant les pratiques de portage de la conquête et des premiers temps de la colonisation. Ce sont souvent les premières entreprises industrielles des territoires dominés, et elles restent parmi les plus importantes. Les compagnies ferroviaires ou de navigation maritime sont ainsi des lieux d’imposition, mais aussi de transmission, de savoirs-faire et de pratiques industrielles. Le transport routier, quoi que plus artisanal, participe aussi à ces transferts (conducteurs, mécaniciens…).
Ces industries embauchent des travailleurs issus des sociétés locales, qui deviennent des professionnels de la circulation sur de plus ou moins longues distances. Ces ouvriers sont alors enserrés dans une organisation du travail et du temps qui s’impose aux corps. Ils sont employés dans des conditions qui les rapprochent des travailleurs des entreprises industrielles en Europe. Mal équipés, ils sont engagés dans des tâches pénibles et dangereuses (chauffage, portage, travaux de force…) qui contraignent et abîment les corps. Ces dégâts se constatent en particulier à l’occasion des accidents et des maladies, des punitions et des licenciements.
Les travailleurs sont aussi soumis à des rythmes dictés par l’organisation industrielle du travail, imposés par une discipline rigide et bureaucratisée. S’y ajoutent des pratiques discriminatoires liées à la situation coloniale assignant les Africains à certaines tâches et limitant leur évolution professionnelle. Au cours du XXe siècle, des législations plus protectrices sont instaurées, des contestations surviennent et des syndicats apparaissent, mais leurs conséquences sur les réalités du travail se diffusent lentement.
Cet atelier souhaite accueillir des communications qui étudient l’impact des méthodes et pratiques industrielles dans les entreprises coloniales de transport sur les corps des travailleurs de la circulation.
Contact : simon.iv chez laposte.net
Date limite : 18 mars 2022
Colloque
Du 28 juin 2022 au 1er juillet 2022 (Toulouse)
Page créée le jeudi 23 juin 2022, par Dominique Taurisson-Mouret.