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Séances de séminaires terminées
Mardi 6 février 2018, 17 h-19 h : « Faire preuve par le chiffre ? Une approche par le bas des expérimentations aléatoires »
Communication : Fabrice Cahen (INED & Esopp) & Émilien Ruiz (UdL-IRHiS).
Discussion : François Briatte (Espol-ICL)
Pour introduire ce nouveau séminaire, nous souhaitons proposer quelques pistes en vue d’un nouvel examen du rôle des nombres dans les pratiques de gouvernement en longue durée. Les statistiques sont-elles intrinsèquement des instruments de gouvernement ? Leur performativité va-t-elle vraiment de soi ? Pour répondre à de telles questions, une clarification conceptuelle nous semble nécessaire (quel gouvernement ? par quels nombres ?), tandis que la pluralité des facettes de la statistique publique mériterait d’être mieux objectivée par de nouvelles études empiriques. [voir le support de présentation de la séance]
Mardi 6 mars 2018, 17 h-19 h : « Faire preuve par le chiffre ? Une approche par le bas des expérimentations aléatoires »
Communication : Arthur Jatteau (UdL-Clersé).
Discussion : François Briatte (Espol-ICL) Fabrice Cahen (INED & Esopp) & Émilien Ruiz (UdL-IRHiS)
Méthode d’évaluation d’impact, les expérimentations aléatoires visent à atteindre un niveau élevé dans l’administration de la preuve, c’est-à-dire une validité interne forte. Cet article vise à questionner la pertinence d’une telle affirmation, en étudiant les expérimentations aléatoires telles qu’elles se font. Pour cela, il s’appuie essentiellement sur des entretiens. L’article montre que la production de chiffres est largement décontextualisée (particularités du terrain peu prises en compte, « traitement » mal connu) et que la réflexivité demeure réduite. Cela invite à nuancer la qualité de la preuve produite par les expérimentations aléatoires. [Support de la séance et captation audio]
Mardi 10 avril 2018, 17 h-19 h : « Des tableaux pour imposer la colonialité ? Recenser la population dans un empire colonial esclavagiste »
Communication : Fanny Malègue (EHESS, Céna & INED).
Discussion : François Briatte (Espol-ICL) & Émilien Ruiz (UdL-IRHiS)
Alors que la France métropolitaine n’est pas recensée in extenso avant l’ère napoléonienne, des recensements sont réalisés de manière minutieuse et très régulière sur les territoires ultra-marins, et ce, dès le début de l’expansion coloniale. Dès 1635, et avant même que la domination coloniale ne soit effective, ou que des populations aient été envoyées, les instructions données aux membres de la compagnie à charte chargée de coloniser les Isles mentionnent l’ordre d’effectuer un recensement annuel de la population. Le recensement semble dès lors accompagner la construction de l’Empire et l’imposition de la colonialité. Le but de cette communication sera d’explorer cette hypothèse à travers une circulation dans le temps et de l’espace, des origines du premier Empire colonial à son crépuscule, des colonies antillaises à la Corse. L’analyse sera aussi aiguillée par la diversité des terrains recensés où l’esclavage n’est pas partout appliqué. Comment s’articule la pratique du recensement à l’imposition de la domination coloniale et impériale et au maintien de l’esclavage ?
Mardi 15 mai 2018, 17 h-19 h : « Crise de performance et réforme du système de santé en Angleterre »
Communication : François Briatte (Espol-ICL).
Discussion : Fabrice Cahen (INED & Esopp) & Émilien Ruiz (UdL-IRHiS)
Les processus de quantification, par lesquels l’État construit des populations lisibles, donnent également à voir l’effet contraignant des statistiques sur les décideurs publics eux-mêmes, lorsqu’ils se trouvent soumis au pouvoir disciplinaire de la mesure de leur performance. On démontrera cette proposition en analysant une réforme du système de santé survenue en Angleterre au tournant des années 1999-2000. Cette réforme permet d’observer l’influence sur les décideurs publics de l’étude épidémiologique EUROCARE, qui classe plusieurs pays européens à partir de leurs taux de survie au cancer. L’examen de cette réforme et de ses déterminants permet également de cerner le rôle joué par les acteurs internationaux et transnationaux, comme l’OCDE, dans la circulation de ces données. Elle permet, enfin, de vérifier l’application de la notion de discipline à la quantification de la performance des gouvernements et à ses effets sur l’action publique.
Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société
Salle 01 – 2 rue des Canonniers – 59800 Lille
Quatre mardis de 17h à 19h du 06 fév. au 15 mai 2018
Séminaire interdisciplinaire co-organisé par François Briatte (ICL – ESPOL), Fabrice Cahen (INED – Esopp) & Émilien Ruiz (UdL – IRHiS)
Publics ou privés, instruments de gouvernement, outils de preuve ou dispositifs de légitimation, les objets quantitatifs font, de longue date, l’objet de recherches en sciences sociales, et en particulier au sein des établissements d’enseignement supérieur et de recherche lillois.
En témoigne, par exemple, la parution en 2016 du volume auquel nous empruntons le titre de ce séminaire, The Social Sciences of Quantification, co-dirigé par trois enseignantes-chercheuses issues des trois composantes de ce qui constitue désormais l’université de Lille : Isabelle Bruno (Lille 2), Florence Jany-Catrice (Lille 1) et Béatrice Touchelay (Lille 3).
En 2016/2017, le projet AGLOS, soutenu par l’université de Lille & le CNRS (financement PEPS) et la MESHS (Projet émergent), a par ailleurs permis d’amorcer la constitution d’un réseau international et interdisciplinaire de chercheuses et chercheurs s’intéressant aux quantifications dans une perspective critique, à travers des rencontres scientifiques ponctuelles (conférences et journées d’études) et le lancement d’une bibliographie collaborative. Ce carnet en est l’émanation directe : d’AGLOS est né le groupe ACQua- Approches Critiques de la Quantification, dont les activités seront suivies sur ce blog.
L’ambition du séminaire SSQ est de franchir une étape supplémentaire en offrant un espace de réflexions et d’échanges réguliers à Lille autour des quantifications comme objet de recherche.
En organisant ce séminaire sur un semestre, nous souhaitons proposer, chaque année entre janvier et juin, trois à quatre séances au cours desquelles des travaux de recherche sur les objets quantitatifs seront discutés dans une perspective interdisciplinaire.
Chaque séance de 2h proposera une intervention (env. 45 min.) suivie d’une ouverture de la discussion par les co-organisateurs du séminaire et d’un échange avec le public.
Page créée le mercredi 4 avril 2018, par Dominique Taurisson-Mouret.