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Séances de séminaires terminées
Du 6 octobre 2018, 14 h 30 au 15 octobre 2018 17 h : Éric Roulet, « La Compagnie des îles de l’Amérique (1635-1651), une entreprise coloniale au XVIIe siècle »
« En 1626, une première compagnie par actions est formée à l’initiative de Richelieu pour mener la colonisation des Petites Antilles et organiser le trafic transatlantique. Elle repose sur les associés, des proches du cardinal, qui en possèdent le capital et en assurent la direction. En 1635, elle est réorganisée afin de pouvoir satisfaire d’une façon plus efficace les objectifs qui lui ont été fixés par la monarchie, à savoir conquérir et peupler des terres et favoriser le commerce. Elle prend alors le nom de Compagnie des îles de l’Amérique. Sous sa conduite, les Français déjà établis à Saint-Christophe s’installent à la Guadeloupe et à la Martinique et affichent des prétentions sur la Grenade, Sainte-Croix, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Plusieurs milliers de colons tentent l’aventure en franchissant l’océan à la quête d’un meilleur avenir et des richesses des îles. Les terres sont exploitées pour satisfaire les besoins de la métropole. Quelques grands domaines s’appuyant sur une main-d’oeuvre constituée d’esclaves africains développent de nouvelles productions comme le sucre et l’indigo. Mais la Compagnie est bientôt confrontée à de multiples difficultés qui remettent en cause son fonctionnement et ses finalités. Les tensions dans les îles et les faibles retombées de sa politique économique conduisent les associés à cesser progressivement leurs activités à partir de 1649. Sa fin pourtant ne signifie pas l’échec de la colonisation française des Petites Antilles. L’héritage qu’elle lègue va fructifier durant les décennies suivantes et donner naissance au premier empire colonial français. »
La communication sera précédée de l’assemblée générale annuelle de l’APECE (14 h)
Samedi 10 novembre 2018, 14 h 30-17 h : « La Révolution de 1848 et l’abolition de l’esclavage »
Table ronde avec Sylvie Aprile, Silyane Larcher et Bruno Maillard
Samedi 15 décembre 2018, 14 h 30-17 h : « État, pouvoirs et contestations dans les colonies britanniques et françaises d’Amérique (vers 1640-vers 1780) »
[Séance spéciale Concours] :
Anne-Claire Faucquez, Les différentes formes de rébellion dans les Treize colonies britanniques
Bernard Gainot, Les formes de contestation en Nouvelle-France
Frédéric Régent, Contestations et rébellions dans les Antilles françaises
Pour accéder à la Sorbonne et assister à la séance du Samedi 15 décembre 2018, 14 h 30 (Sorbonne, escalier C, 2e étage, salle Marc Bloch), il est conseillé de se munir d’une pièce d’identité.
Samedi 19 janvier 2019, 14 h 30-17 h : « 25 ans de recherches en histoire coloniale avec l’APECE »
Séance animée par Marcel Dorigny et Bernard Gainot autour des thèmes suivants
25 ans de recherches en histoire coloniale avec l’APECE
Présentation de deux ouvrages :
• Arts et Lettres contre l’esclavage (éditions Cercle d’Art)
• La colonisation nouvelle (fin XVIIIe-début XIXe siècles) (éditions SPM)
Samedi 16 mars 2019, 14 h 30-17 h : Michaël Roy, « Le récit d’esclave au prisme de l’histoire du livre »
« Contrairement aux esclaves des colonies françaises, les esclaves américains ont laissé de nombreux récits autobiographiques, parus pour la plupart dans les décennies ayant précédé la guerre de Sécession. Ces « récits d’esclaves » (slave narratives) – ceux de Frederick Douglass et William Wells Brown, Sojourner Truth et Harriet Jacobs, Charles Ball et Solomon Northup – font aujourd’hui pleinement partie du canon littéraire américain.
Comment des femmes et des hommes parfois à peine rescapés des plantations sudistes sont-ils parvenus à écrire ou à faire écrire, puis à publier, le récit de leur servitude ? Quelle place ces récits ont-ils occupé dans le champ littéraire et politique des années 1830 aux années 1860 ? Dans quelles conditions ont-ils été redécouverts, après un siècle d’oubli, pendant la seconde moitié du xxe siècle ?
À partir d’études de cas portant sur des récits d’esclaves connus et moins connus, cette étude met à profit les outils de l’histoire du livre pour éclairer les circonstances de publication, de circulation et de réception de ces textes fondateurs de la tradition littéraire africaine-américaine. »
Samedi 13 avril 2019, 14 h 30-17 h : Chloé Duflo, « La franc-maçonnerie aux Antilles, XVIIIe-XIXe siècles »
« Parmi les membres de l’autre tableau des Cœurs Unis, nous n’en remarquons qu’un qui le dépars, et c’est le premier surveillant qui a fait une mésalliance, qui le rejette absolument de toute société, et il nous paraît même étonnant Très Chers Frères à vous parler franchement, que plusieurs autres de ses membres que nous connaissons aient pu l’admettre parmi eux. » C’est en ces termes disqualifiants que les ateliers de Guadeloupe se disputent volontiers la légitimité sociale d’un frère ou d’un atelier. Souvent assimilée aux Lumières et aux forces progressistes du xixe siècle, la franc-maçonnerie apparaît, tant pour ses détracteurs que pour certains de ses affidés, comme un mode de sociabilité éclairé. Pourtant, en analysant ses implantations outre-mer fort peu étudiées, on saisit toutes les contradictions de la sociabilité maçonnique. Exclusivement blanc, car libre, l’espace maçonnique se fait le miroir des élites coloniales et de leurs tensions. Porteurs des normes et interdits de la société coloniale, les frères se posent en effet en piliers de l’Ordre colonial en rejetant non seulement l’homme de couleur hors du temple, mais également en érigeant toute mésalliance en ignominie à exclure.
Les événements révolutionnaires atteignent de plein fouet les ateliers de Guadeloupe qui s’éteignent progressivement face à la dispersion des frères. Les uns choisissent l’émigration, les autres épousent le mouvement révolutionnaire. Tous s’insurgent, en revanche, contre les grandes idées anti-esclavagistes et louent le « bonheur » des esclaves par rapport au labeur des paysans d’Europe.
Samedi 15 juin 2019, 14 h 30-17 h : Frédéric Régent, « Les propriétaires d’esclaves sont-ils blancs ? »
Autour de l’ouvrage Les maîtres de la Guadeloupe Frédéric Régent présentera une conférence intitulée « Les propriétaires d’esclaves sont-ils blancs ? »
« Si les sociétés coloniales des Antilles françaises sont bien connues à travers l’histoire des esclaves, celle de leurs propriétaires restait à faire. Et pour cause : c’est la chronique honteuse de dominants engagés dans une épouvantable entreprise d’exploitation de femmes, d’hommes et d’enfants. Pourtant, l’histoire des esclaves est indissociable de celle des maîtres. C’est celle que raconte Frédéric Régent, à travers le cas de la Guadeloupe. Il suit en particulier le parcours de quatre familles sur huit générations et reconstitue leur installation sur l’île, à partir de 1635. C’est le temps de la culture du tabac, il faut mettre en valeur les terres : ces premiers colons font appel à des engagés, des Européens, qui sous un contrat de servitude subissent de terribles conditions de travail qui préfigurent celles que subiront les esclaves. Par la suite, certains de ces engagés deviennent eux-mêmes des maîtres. Puis avec le développement de la production de sucre, les esclaves sont de plus en plus nombreux à être importés d’Afrique. Ces maîtres ont recours à une extrême violence. Toutefois, du fait du faible nombre de femmes européennes, certains s’unissent avec leurs esclaves. Au gré de la fortune, quelques-uns de leurs descendants passent pour blancs, tandis que d’autres forment la catégorie des libres de couleur. La production de sucre fait la richesse de ces propriétaires. À travers leurs habitations, ils mettent en place des entreprises mobilisant d’énormes capitaux en s’intégrant à une économie connectée au monde. Les maîtres de la Guadeloupe constituent bien un des acteurs moteurs d’une des principales puissances de l’Europe moderne. »
L’objectif de l’Association pour l’étude de la colonisation européenne (1750-1850) (APECE) est de favoriser les recherches et leur diffusion autour de la période dite "intermédiaire" entre les deux grandes phases de l’expansion coloniale européenne. C’est-à-dire entre l’apogée de la colonisation plantationnaire esclavagiste et sa remise en cause puis sa destruction plus ou moins radicale selon les lieux et les temps, ouvrant la voie à la "colonisation nouvelle" qui répudiait la traite et l’esclavage et se fixait une "mission civilisatrice" envers les peuples extra-européens...
Page créée le mercredi 29 mai 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.