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Sarga Moussa, Le Mythe bédouin chez les voyageurs aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2016

Présentation éditeur :

- Voir aussi la recension de l’ouvrage dans La vie des Idées

« Perçus depuis les pèlerins médiévaux comme de dangereux pillards, les Arabes nomades font peu à peu l’objet, au cours du XVIIIe siècle, d’un regard idéalisant qui, à la suite des écrits de Rousseau, va se transformer en mythe primitiviste. Un voyageur comme Volney, peu avant la Révolution française, peint les Bédouins de Syrie comme un peuple hospitalier, qui vivrait en conformité avec les mœurs des anciens patriarches, librement et simplement, tout en pratiquant naturellement la justice.

Les voyageurs du XIXe siècle jouent un rôle central dans la construction et la diffusion de ce mythe bédouin, dont on peut suivre les variations, aussi bien chez des écrivains reconnus comme Lamartine, qui se projette dans la figure du poète arabe, que chez des auteurs méconnus comme l’historien Joseph Poujoulat, qui met en scène un couple mixte au désert. Ce livre retrace aussi les critiques (Voltaire, Chateaubriand) que suscita l’idéalisation des Bédouins. Il n’empêche qu’un discours « bédouinophile » s’affirme, au début du XIXe siècle. Le Voyage en Orient de Flaubert en constitue le point d’aboutissement.

L’imaginaire du Bédouin idéal comporte une dimension politique, religieuse et culturelle qui prend le contre-pied du mythe dépréciatif du « despotisme oriental ». Du même coup, il permet de revenir sur la question du « discours orientaliste » (Edward Said). Le mythe bédouin ne repose pas sur l’idée d’une domination de l’« autre », tout au contraire : il montre la tentation, pour nombre de voyageurs, d’une sorte de dépossession de soi et permet de faire retour, de manière critique, sur l’Europe elle-même, à l’époque des Lumières et du Romantisme. »

Sarga Moussa est directeur de recherche au CNRS, membre de l’UMR THALIM. Il est spécialiste de l’orientalisme littéraire et du récit de voyage dans un large XIXe siècle. Il a publié notamment La Relation orientale (Klincksieck, 1995) ainsi qu’une anthologie, Le Voyage en Égypte (Laffont, coll. « Bouquins », 2004) et a codirigé, avec Michel Murat, Poésie et orientalisme (Classiques Garnier, 2015).

Table des matières

Introduction
Première partie. Naissance du mythe bédouin

Chapitre I. Une peur ancienne

Chapitre II. La transformation d’une image

Chapitre III. Une société « primitive »

Chapitre IV. Controverses philosophiques

Deuxième partie. Expérience et imaginaire de la proximité

Chapitre V. Ambivalences du mythe : les Bédouins dans la Description de l’Égypte

Chapitre VI. Le point de vue d’un chrétien oriental, Dom Raphaël de Monachis

Chapitre VII. Un ethnographe suisse au désert : J. L. Burckhardt

Chapitre VIII. Immersion : l’exemple de Rzewuski

Troisième partie. Enjeux esthétiques et religieux

Chapitre IX. Une altérité inquiétante et fascinante : les Bédouins vus par Chateaubriand

Chapitre X. Les Bédouins de Joseph Poujoulat : un dialogue critique avec Michaud

Chapitre XI. Lamartine, poète voyageur : de l’Arabe imaginaire à l’éloge d’Antar

Chapitre XII. Flaubert : la fin des illusions ?

Conclusion. Prolongements et dégradation du mythe bédouin


Page créée le samedi 26 août 2017, par Dominique Taurisson-Mouret.


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