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Appel
Date limite de soumission : lundi 10 janvier 2022
La cinquième édition de la journée d’étude scientifique pluridisciplinaire de l’Association des doctorant·es et jeunes chercheur·es (ADJC) (Université des Antilles) invite à mener une réflexion sur une question préoccupante, alors que la population mondiale devrait dépasser les 8 milliards en 2030, comment l’agriculture va-t-elle parvenir à subvenir aux besoins alimentaires de la planète ? S’il est difficile de donner une réponse globale à cette question, localement, des propositions sont en cours d’évaluation, et nous souhaitons les mettre en avant.
La question de la souveraineté alimentaire a souvent été ramenée au centre des débats politiques ces derniers temps. En effet, la crise sanitaire, liée à la pandémie de covid-19, a fait ressurgir les craintes des États en matière d’autosuffisance alimentaire. Lors de son discours du 12 mars 2021, le Président de la République française, Emmanuel Macron, a souligné le caractère stratégique d’une agriculture française qui garantit l’autosuffisance alimentaire et a décidé d’en faire une priorité.
Mais cette préoccupation est relativement ancienne : la souveraineté alimentaire est un concept développé et présenté pour la première fois par Via Campesina lors du Sommet de l’alimentation organisé par la Food and Agriculture Organization (FAO), à Rome, en 1996. L’idée est alors deprévenir les risques liés à la pratique d’un système néolibéral et à la mondialisation du système agroalimentaire. En effet, la conversion à des cultures de rentes c’est-à-dire de profit, a gagné la plupart des pays au détriment d’une agriculture vivrière permettant de répondre aux besoins alimentaires locaux.
Aux Antilles, les questions liées à l’agriculture et à l’alimentation suscitent de nombreux débats. Comme ailleurs, l’agriculture est essentiellement tournée vers une agriculture de rente. Ainsi, en Martinique, dès l’époque de la colonisation, des cultures telles que le coton, le cacao, ou le café sont prépondérantes. Aujourd’hui, les deux plus importantes spéculations de l’île sont la banane et la canne à sucre. Elles représentent toutes deux 41% des surfaces agricoles utiles (SAU). La banane constitue plus de 90% des exportations agricoles (1). Les cultures destinées à l’alimentation locale necouvrent que faiblement les besoins alimentaires locaux : seuls 15% de la viande, 3% du lait, 12% des produits de la pêche et 44% des fruits et légumes consommés sont produits localement selon des chiffres de l’Agence de la Transition Ecologique (ADEME) - Martinique. Face à un tel phénomène, la diversification apparait comme une nécessité pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire. Comment mener la diversification des cultures et lesquelles sont à privilégier ?
La production alimentaire est intimement liée à la culture de la terre et à ses artisans. Or, partout dans le monde, l’agriculture se voit menacée par la diminution des surfaces agricoles et du nombre d’agriculteurs. Le rapport de la FAO alarme sur la diminution dans le monde de la surface en terres arables par habitant (2). En France, ces dernières années des dizaines de milliers d’hectares de surface agricole ont été perdues alors qu’un tiers environ des demandes annuelles d’installation sont demeurées insatisfaites faute de terres (3). Par ailleurs, le métier d’agriculteur lui-même est en crise : en France, il y a quatre fois moins d’agriculteurs exploitants qu’il y a 40 ans selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). La population agricole vieillit sans que la transmission ne soit assurée. Quelles sont les raisons de ces évolutions tant foncières qu’ humaines ? Comment les compenser ?
La gestion du foncier n’est pas le seul facteur qui agisse sur la disponibilité des terres agricoles. Le sol est une ressource non renouvelable essentielle. Sa bonne santé est menacée par la dégradation du sol naturelle ou anthropique. Cette question a une résonance toute particulière aux Antilles en raisonde la pollution des sols par le chlordécone. Que faire des sols contaminés ? Quelles alternatives pour une agriculture saine sans danger ? Plus globalement les produits phytosanitaires ont des conséquences sur les milieux et sur la santé humaine. Les agriculteurs sont en première ligne. Comment séduire de nouveaux agriculteurs et encourager une production, plus en adéquation avec les besoins locaux et la santé humaine ? Quels sont les freins à une agriculture plus vertueuse ? Les stratégies agricoles de demain devront également tenir compte des effets des changements climatiques entre autres sur les cultures, le sol et la disponibilité en eau. Face à ces enjeux, scientifiques, techniciens et populations collaborent déjà : quel bilan peut-on en tirer ? quelles sont les pistes de recherches et d’innovation ?
Ce sont les questions autour desquelles l’association « Ansanm doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s » (ADJC) Martinique et Guadeloupe vous invite à débattre lors de la Journée d’étude scientifique (JES) 2022. À cette occasion, nous chercherons à mettre en avant les réponses pluridisciplinaires et transversales des scientifiques au regard des défis socio-économiques, agronomiques, environnementaux et sanitaires du monde agricole d’aujourd’hui et demain.
Modalités de candidature
Les résumés (300 mots maximum) ainsi qu’une mini-biographie sont à envoyer à ansanmdjc chez gmail.com
Les candidatures seront alors transmises aux membres du comité scientifique par le référent ADJC. Le comité délibèrera et transmettra sa décision au plus tard le 10 février 2022.
Calendrier
10 janvier 2022 : Date limite d’envoi des candidatures
10 février 2022 : Annonce des contributions retenues par le comité scientifique
17 mars 2022 : Journée d’Etude Scientifique (sur le campus de Schoelcher en Martinique et/ouen distanciel)
Comité de sélection
Camille Dijon, agronome Groupe SOMDIAA Cameroun
Marie-Christine Chivallon anthropologue, Directrice de recherche CNRS ; LC2S UA
Gérard Thalmensi, Ingénieur du Génie Sanitaire, Responsable du Département de la Santé Environnementale ARS-Santé Martinique,
Harry Ozier Lafontaine, chercheur en agronomie, président du centre INRAE Antilles-Guyane
Pascal Saffache , géographe, EA 929 AIHP GEODE UA
Événement hybride sur site et en ligne
Colloque
Jeudi 17 mars 2022 (Université des Antilles)
Page créée le vendredi 8 octobre 2021, par Dominique Taurisson-Mouret.