Accueil ▷ Actualités ▷ Actualités
Conférence
Vendredi 11 juin 2021, 15 h-17 h (Visioconférence)
Dialogue entre Souleymane Bachir Diagne et François-Xavier Fauvelle
« Une Afrique ou des Afriques ? Afrique noire et Afrique blanche ? Mosaïque ethnique ou unité culturelle ? Les études africaines ont procédé à un remembrement du continent, qui divise et fige. Or, les sociétés africaines ont toujours été en conversation entre elles et avec le monde. En témoigne le Sahara, espace dynamique au travers duquel se sont échangées les marchandises et les idées, mais que nous continuons pourtant de percevoir comme un espace mental séparant l’Afrique en deux. Mais alors, si la Bibliothèque coloniale, dont sont issues les études africaines, est tellement encombrante, faut-il renoncer à s’en servir ? »
Souleymane Bachir Diagne est ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé et docteur d’État en philosophie. Après avoir enseigné pendant une vingtaine d’années la philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, puis à celle de Northwestern, Chicago, il est aujourd’hui Professeur dans les départements d’Études francophones et de Philosophie de l’Université de Columbia, à New York, où il dirige également l’Institut d’Études africaines (IAS).
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dans les domaines de l’histoire de la logique algébrique, de la philosophie, en particulier dans le monde islamique et en Afrique. Souleymane Bachir Diagne est membre associé de l’Académie Royale de Belgique et membre de l’American Academy of Arts and Sciences.
François-Xavier Fauvelle est né en 1968. Il a soutenu en 1999 à l’université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Jean Boulègue, une thèse de doctorat en histoire de l’Afrique. Chercheur au CNRS à partir de 2002, il a été directeur du Centre français des études éthiopiennes (CFEE) à Addis Abeba de 2006 à 2009, et du laboratoire TRACES de l’université de Toulouse Jean-Jaurès de 2013 à 2017. Il y a accueilli, en 2016, en tant que président du comité organisateur, le 23e congrès de la Society of Africanist Archaeologists.
Il est professeur au Collège de France depuis 2019 et a été Professeur invité à l’université de Princeton en 2020. Les travaux de François-Xavier Fauvelle ont d’abord porté sur l’Afrique australe et l’histoire des sociétés pastorales. Ils portent aujourd’hui principalement sur les formations politiques médiévales, de l’Ethiopie au Mali. C’est à ce thème, à la croisée des sources écrites et de l’archéologie, qu’il a consacré ses premiers cycles de cours au Collège de France, en s’attachant à mettre en évidence le rôle et l’agentivité des sociétés africaines dans les formes de la connectivité médiévale. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Le Rhinocéros d’or : Histoires du Moyen Âge africain (Alma, 2013), traduit dans une douzaine de langues.
Cette table-ronde s’inscrit dans la Conférence Olivier Legrain « Sciences et société » : « Modernités africaines. Conversations, circulations, décentrements » (2021-2022)
La conférence, intitulée « Modernités africaines. Conversations, circulations, décentrements », entend présenter un regard neuf sur l’Afrique contemporaine et les dynamiques qui traversent les sociétés du continent. Le titre de la conférence décrit à la fois son contenu et sa méthode. Il s’agit de décloisonner notre appréhension du continent africain en insistant sur les circulations transnationales des hommes et des idées et les conversations entre les savoirs. Il s’agit également de décentrer notre regard pour interroger les rapports entre la France, l’Europe et l’Afrique. Ces interrogations prendront la forme de dialogues entre des chercheuses et des chercheurs, mais aussi des artistes, de différents horizons disciplinaires et géographiques, qui s’intéressent à l’Afrique et à ses diasporas.
La conférence sera organisée en deux temps.
Elle s’ouvrira le 11 juin 2021 par un dialogue entre le philosophe Souleymane Bachir Diagne et l’historien François Xavier-Fauvelle.
Elle se poursuivra à la mi-janvier 2022 par un colloque international incluant une série de panels abordant chacun une thématique au centre des études africaines, qu’il s’agisse des circulations dans les arts et les lettres, de la fabrique de la ville, de la construction de l’État et de la question de la dette, des promesses du numérique, de la question foncière et des ressources naturelles, de la place des femmes et des dynamiques du genre, des rapports entre nature, environnement et santé, de la modernité de l’invisible et du sacré, des mobilisations au sein de la société civile, ou encore de la place de l’Afrique dans la philosophie. Lors de la soirée de clôture du colloque aura lieu une projection du film Atlantique (2019), Grand Prix du Festival de Cannes en 2019, en présence de sa réalisatrice, Mati Diop (sous réserve de confirmation).
Mi-janvier 2022 - Colloque (en présentiel) ; « Modernités africaines. Conversations, circulations, décentrements »
Liste des panels thématiques :
Circulations des arts et des lettres
Créations et représentations
Penser et faire la ville avec les citadins et citadines
Construire l’État
Nature, environnement et santé
Les promesses du numérique
Foncier, ressources naturelles et politique
Mobilisations et sociétés civiles
L’invisible et le sacré
Femmes de savoir en Afrique : parcours, contraintes, engagements
Les Afriques en philosophie
Page créée le dimanche 30 mai 2021, par Webmestre.