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Vendredi 4 décembre 2020
« Institués au sortir de la Première Guerre mondiale, les mandats de la Société des Nations illustrent les implications de l’arrivée des experts dans les Suds dès les années 1920. Ils constituent pour cette raison un angle d’attaque privilégié pour réfléchir aux liens entre expertise et colonisation comme aux dynamiques qui accompagnent les experts.
S’ils ont été l’objet de discussions intenses, les mandats ne peuvent guère être considérés comme l’objet d’un champ d’expertise bien délimité avec ses méthodes uniformisées, son corps de savoirs systématisés et ses procédures formalisées de certification. Les discours institutionnels d’experts sur les mandats, divers et dénués de cohérence, dissimulaient souvent les modalités habituelles du gouvernement colonial.
Cependant, les temps changeaient. La pluralité des cadres institutionnels où l’on discutait des mandats (Commission permanente des mandats, autres organes de la SDN) sapait le monopole supposé des États coloniaux sur la prise de décision informée. L’intérêt des organisations privées et caritatives était également d’importance, dans la mesure où certaines investirent massivement dans des projets exploratoires de développement à fort coefficient d’expertise. Ajoutées les unes aux autres, ces circonstances institutionnelles attiraient des experts potentiels vers les mandats, d’où l’on peut observer et les tensions d’empire qui marquaient l’ère coloniale finissante et les prémisses de politiques publiques fortement consommatrices d’expertise qui se diffusent dans les Suds après 1945. »
Philippe Bourmaud, Maître de conférences, a enseigné à Naplouse et a mené des recherches en histoire de la médecine au Proche-Orient. Il travaille aujourd’hui sur les constructions sociales de l’alcool dans le Moyen-Orient contemporain et sur la présence culturelle arabe à Istanbul à travers l’histoire.
Norig Neveu, Chargée de recherches au CNRS, a débuté ses recherches par une étude des lieux saints du sud de la Jordanie avant de travailler à une histoire connectée des autorités religieuses au Proche-Orient depuis la fin du xixe siècle. Elle s’intéresse aussi aux réseaux de solidarité dans le cadre de la migration.
Chantal Verdeil, Professeur des Universités, a d’abord travaillé sur la mission jésuite au Liban puis sur les missions chrétiennes au Maghreb et au Moyen-Orient aux xixe et xxe siècles. Elle s’intéresse aujourd’hui à l’histoire de l’éducation au Proche-Orient
Page créée le vendredi 4 décembre 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.