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Séances de séminaires terminées
Jeudi 9 novembre 2017, 09 h-13 h : « Les droits des peuples autochtones, 10 ans après l’adoption de la Déclaration des Nations unies : quelles perspectives ? »
Séance 1
Intervenants :
Irene Bellier (CNRS) : Introduction au séminaire « Des discours aux pratiques politiques : qu’en est-il des droits des peuples autochtones ? »
Nigel Crawhall (UNESCO) : « L’engagement de l’Afrique avec l’ONU sur les questions autochtones. La (nouvelle) politique de l’UNESCO en regard des peuples autochtones. »
Jeudi 7 décembre 2017, 09 h-13 h : « Les savoirs autochtones : quelle place dans la gouvernance mondiale du climat ? »
Séance 2 : 7 décembre 2017, 9h-13h
La 2e séance du séminaire se déroulera EXCEPTIONNELLEMENT le 1er jeudi du mois (7 décembre) et dans la Salle Maurice et Denys Lombard, 96 boulevard Raspail, 75006 Paris
Jean Foyer (Chargé de recherche CNRS, Institut des sciences de la communication (ISCC), « Objectiver les savoirs traditionnels, réenchanter la lutte contre le changement climatique »
Cette présentation explore comment la question des savoirs traditionnels des populations autochtones est entrée dans le champ de la gouvernance climatique ces dernières années en proposant une généalogie de cette "climatisation". Cette dernière s’apparente à un processus de traduction débouchant sur des formes d’objectivation différentes, scientifisation et politisation notamment. Sur la base d’observations ethnographiques durant la COP21, on reviendra sur les trois grands récits qui lient changement climatique et savoirs traditionnels : celle du victime/héros résilient, celle de l’intégration des savoirs et enfin, celle de l’écologie sur-naturelle.
Florent Kohler (Maître de conférences, Université François Rabelais et CREDA/IHEAL), « L’intégration des savoirs autochtones dans les évaluations internationales au risque de l’essentialisation. A propos de l’IPBES, le ’GIEC de la biodiversité’. »
L’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) a, dès son origine, montré sa volonté d’intégrer les savoirs locaux et autochtones dans les évaluations (pollinisateurs, dégradation et restauration des terres, évaluations régionales). Cette volonté est venue buter sur deux obstacles : d’abord, les stéréotypes pesant sur les visions du monde indigène, pensées comme uniformes - lien sacré, Terre-Mère, Pachamama - et ensuite la difficulté pour les ethnologues et représentants autochtones d’expliciter leurs savoirs tout en respectant les modalités et surtout les finalités d’une évaluation destinée aux politiques. Le résultat est un compromis, qui reflète aussi l’effort des scientifiques pour considérer ces savoirs comme des données à part entière : une série d’exemples ad hoc, incapables de s’extirper de la dimension locale, et le passage sous silence d’aspirations autres que le maintien des traditions et des activités ancestrales.
Jeudi 8 mars 2018, 09 h-13 h : « Peuples nomades d’Afrique : expressions politiques, tensions légales et politiques »
Séance 5 du Séminaire SOGIP « Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones 2017-2018 »
Mahalia Lassibille (Maîtresse de conférences, Paris 8), « L’Assemblée générale des Peuls WoDaaBe du Niger : entre pastoralisme nomade, danses et stratégies autochtones »
Les Peuls WoDaaBe rencontrent des difficultés écologiques, économiques et sociales grandissantes au Niger. De plus, ils sont peu représentés dans les structures officielles et estiment ne pas être entendus par les autorités. Ainsi, depuis 2004, le collectif Djingo, qui rassemble les associations woDaaBe, organise « l’Assemblée Générale des Peuls WoDaaBe du Niger » pour se rassembler, porter leurs revendications et obtenir des aides. A partir des terrains que j’ai menés, il s’agira d’analyser les principales dynamiques de cette Assemblée et de voir en particulier en quoi la danse en forme un pivot. Par cette étude ethnographique, nous envisagerons les liens entre « scène politique » et stratégies autochtones, stratégies fondées sur la force du réseau.
Ced Hesse (Chercheur principal sur les zones arides, Groupe sur les changements climatiques - Institut international pour l’environnement et le développement, UK), « Sécurisation du patrimoine pastoral au Nord Kenya : le cas du ‘Waso rangelands’ »
La communication présentera une expérience de sécurisation du patrimoine pastoral par les institutions coutumières (dedha) et la collectivité locale de Isiolo County, au nord du Kenya. Cette initiative se déroule dans le contexte d’un meilleur cadre politique et institutionnel national, ouvert par la nouvelle Constitution de 2013, la décentralisation, les réformes politiques et les lois foncières. En exposant les opportunités qu’offre la Constitution ainsi que les réformes politiques et institutionnelles pour sécuriser les droits des pastoralistes au Kenya, nous évoquerons les défis des réalisations sur le terrain et l’expérience d’un programme d’action-recherche qui accompagne le processus.
Jean Baptiste Eczet (post doctorant au LAIOS/EHESS), « Ce qui gêne l’État dans le pastoralisme. La « civilisation » contre la transhumance dans le Sud-ouest éthiopien »
La notion de « civilisation » est au cœur des politiques de développement de l’État éthiopien. Les sociétés pastorales, perçues comme à civiliser recourent à des usages du sol prenant à rebours les conceptions de la bonne édification nationale. Leurs défenseurs tentent de montrer à quel point, au contraire, le pastoralisme est une activité adaptée à l’environnement de l’Afrique orientale. Avec des arguments opposés, c’est pourtant la même notion du pastoralisme qui sert de cadre à l’analyse. Après une présentation des enjeux de ces différents acteurs, pourfendeurs et défenseurs des sociétés pastorales, nous proposerons quelques décalages pour penser le pastoralisme autrement. Il y sera question d’économie des relations et de cueillette.
Ce séminaire s’appuie sur une recherche financée, depuis 2010, par le Conseil européen de la recherche, dans le cadre du 7e programme cadre (FP7/2007-2013 Grant Agreement ERC n° 249236).
« À la suite des travaux réalisés dans le cadre du projet ERC/SOGIP sur les échelles de la gouvernance, depuis l’adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA 2007), nous poursuivons la réflexion sur les articulations entre « questions autochtones » et « processus globaux ». Les changements juridiques, politiques et sociaux découlant de cet instrument international font partie des évolutions d’un ordre global sensibilisé aux problèmes des peuples autochtones. Les caractéristiques de cette nouvelle gouvernance, les consensus et les contradictions sur lesquels elle s’appuie, les accords et les résistances qu’elle rencontre, se manifestent dans les villages et les communautés ainsi que dans les « lieux » apparemment « neutres » où sont prises les décisions globales. Dans une perspective comparative et à partir d’études de cas contextualisées, nous suivons les processus de reconnaissance légale, les enjeux de développement, les conflits de territorialité, les défis dans le champ de l’éducation, de la citoyenneté et de la participation politique, les disputes dans le domaine de la culture (patrimoine, musée, tourisme, propriété intellectuelle). Nous nous intéressons aux acteurs politiques se reconnaissant autochtones (organisations et individus), à leurs prises de position dans les scénarios de gouvernance planétaire, à l’impact des méga-agents du changement (parmi lesquels les firmes transnationales, les industries extractives). »
Le séminaire 2017-2018 s’appuiera également sur les travaux du Groupe de recherche internationale (GDRI-JUSTIP/CNRS) coordonné par Irène Bellier.
Page créée le vendredi 2 mars 2018, par Dominique Taurisson-Mouret.