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Michèle Leclerc-Olive (dir.), Anthropologie des prédations foncières. Entreprises minières et pouvoirs locaux, Paris, Éditions des Archives contemporaines, 2017

« Depuis le tournant des années 2000, l’extraction des matières premières (pétrole, or, métaux rares, etc.) a connu une croissance sans précédent, bouleversant les écosystèmes locaux dans les zones où ces industries s’installent ; des opérations commerciales à grande échelle accaparent des terres paysannes et de grandes agences de coopération soutiennent des programmes de modernisation de la production agricole qui finissent par priver des communautés villageoises de leurs terres. Et alors que ces mutations n’entraînent que désarroi, déracinement et paupérisation, les logiques économiques et financières qui les préconisent se prétendent inéluctables. Ces politiques sont en effet formulées le plus souvent dans un appareillage théorique qui entrave l’élaboration de problématiques alternatives.

Cet ouvrage poursuit donc un double objectif. D’une part, en réunissant des analyses anthropologiques de situations très diverses (Asie, Afrique, Amérique latine), il montre la similitude (et la complexité) des situations locales où des populations, soutenues ou non par les pouvoirs locaux, par des associations, des ONGs, des instances publiques, affrontent (ou composent avec) les stratégies des entreprises étrangères et les politiques de l’État. Il accorde une attention particulière aux mutations des argumentaires et des dispositifs de « gouvernance » autour des objets de conflit (terre, eau, environnement, richesses minières, etc.). En donnant à connaître l’histoire de ces confrontations, parfois longue de plusieurs décennies, il espère transmettre au lecteur un peu de l’expérience vécue par ces populations souvent oubliées des récits médiatiques. D’autre part, conscient que nos habitudes de pensée confèrent la prééminence aux formules élaborées par ces économies extractivistes elles-mêmes – telle la notion de mine durable, par exemple –, cet ouvrage entend également dénaturaliser les catégories qui formatent le sens commun et conditionnent l’acceptabilité sociale de telles pratiques prédatrices : sont en jeu non seulement l’avenir de ces sociétés, mais celui de toute la planète. »

SOMMAIRE

- Michèle Leclerc-Olive Introduction : Pour une critique des épistémologies néolibérales du développement
- Olivier Leservoisier : Mobilisation et initiatives des migrants haalpulaaren face aux enjeux de l’accaparement des terres dans la vallée du fleuve Sénégal (Mauritanie, Sénégal).
- Emmanuelle Piccoli : Capitalisme minier et démocratie au Pérou
- Sylvie Capitant : Les « populations » à l’assaut des mines : économie morale de la contestation minière au Burkina Faso
- Mohammed Benidir : Mobilisation contre l’exploitation minière. le cas de la mine d’argent d’Imiter dans le sud-est du Maroc (2011-2015)
- Lila CHouli, Alain Deneault et Michèle Leclerc-Olive : « Toronto » comme sujet politique. Logique financière et violences sur le site minier de Kodaba (Mali)
- Etienne Le Roy : De la chefferie à la polycratie. Réhabiliter la gouvernance communautaire des sociétés locales africaines
- Aymar Nyenyezi Bisoka, An Ansoms et Emery Mushagalusa Mudinga : Transgression des règles dans la gestion foncière au Burundi : la catégorie local en question
- Michèle Leclerc-Olive : L’or : un bien public ? Autopsie d’une transaction entre une société minière et une communauté villageoise (Mali)
- Stuart Kirsch : L’industrie minière répond aux critiques


Page créée le dimanche 25 juin 2017, par Dominique Taurisson-Mouret.


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