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Jeudi 3 mai 2018
Publié à l’occasion du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage commémoré le 10 mai 2018, cet ouvrage est préfacé par Maryse Condé
« Cet ouvrage est le premier livre d’art à rendre hommage aux artistes, écrivains et philosophes qui ont en leur temps critiqué la traite négrière, l’esclavage, et ont combattu aux côtés des abolitionnistes. On découvre d’ailleurs que cent soixante-dix ans après l’abolition, cette cause reste d’actualité auprès d’écrivains tels Patrick Chamoiseau, Évelyne Trouillot ou Laurent Gaudé, et d’artistes comme Daniel Buren, Kara Walker ou Rashid Johnson qui s’impliquent en faisant écho à ces luttes.
Gravures, poèmes, sculptures, romans, caricatures et architectures, toutes les œuvres ici reproduites s’éclairent mutuellement dans un dialogue inédit.
Marcel Dorigny s’intéresse autant à la dénonciation des pratiques esclavagistes et aux différentes formes de résistance qui leur ont été opposées qu’aux récentes revendications mémorielles. Soulignant que cette dénonciation semble avoir constamment accompagné la pratique et nourri les représentations politiques, sociales et philosophiques, il évoque d’abord l’implication de ceux – parmi lesquels les philosophes des Lumières – qui ont cherché à informer et à témoigner des sévices subis au long de toute vie d’esclave, depuis les terribles conditions de la traversée jusqu’aux chiens féroces lâchés sur les esclaves marrons. Plus généralement, il insiste sur la manière dont arts et lettres n’ont cessé de contribuer à la maturation des esprits. Après avoir abordé les multiples formes de révoltes individuelles ou collectives, il met en évidence le récent processus mémoriel, nouvelle étape du combat qui a efficacement contribué à cette rupture radicale dans le regard porté sur l’unité de l’espèce humaine. »
Marcel Dorigny a enseigné au département d’histoire de l’Université Paris 8. Ses recherches portent sur les courants du libéralisme français au XVIIIe siècle et dans la Révolution française, principalement dans les domaines coloniaux : la place de l’esclavage dans les doctrines libérales du XVIIIe siècle ; les courants antiesclavagistes et abolitionnistes, de la Société des amis des Noirs (1788-1799) à la Société française pour l’abolition de l’esclavage (1834-1850) ; les processus d’abolition de l’esclavage dans les colonies d’Amérique, notamment dans le cas de Saint-Domingue-Haïti, et leurs rapports avec les mouvements d’indépendance des colonies américaines, États-Unis puis Amérique espagnole et Brésil. Secrétaire général de la Société des études robespierristes de 1999 à 2005, il a également dirigé la revue Dix-huitième siècle ; membre du Comité pour la mémoire de l’esclavage créé par le Premier ministre en application de la loi du 21 mai 2001, il préside l’Association pour l’étude de la colonisation européenne (1750-1850)
Page créée le jeudi 3 mai 2018, par Dominique Taurisson-Mouret.