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Liste des “Arabes” transportés, déportés et relégués en Nouvelle-Calédonie (1864-1921) (Mise en ligne par la Mairie de Bourail des travaux de Louis-José Barbançon)

Liste des “Arabes” transportés, déportés et relégués en Nouvelle-Calédonie (1864-1921)

Publication par la Mairie de Bourail d’un document de recherche 
de Louis-José Barbançon docteur en histoire

Extrait de la Note de Présentation par la Mairie de Bourail

Entre 1864 et 1921, 2106 « Arabes » pour reprendre la dénomination calédonienne ont été transportés, déportés ou relégués en Nouvelle-Calédonie. Plus exactement, 1822 condamnés aux travaux forcés y ont été transportés, 121 y ont été déportés en tant que condamnés politiques et 163 y ont été soumis à la relégation. La Mairie de Bourail a le plaisir, en avant première de la manifestation Caledoun 2011, de publier la liste dressée par Louis-José Barbançon de ces 2106 condamnés en grande majorité d’origine algérienne (1981 sur 2106, soit 94%). Cette liste ou plus exactement ces trois listes respectent la catégorisation pénale tout en classant les différents condamnés par convois et par ordre d’immatriculation et tout en indiquant la date d’arrivée du navire concerné. Pour alléger le tout et pour le moment, les matricules ne sont pas mentionnés. Le chiffre de 2106 ne tient pas compte des décédés en mer mais uniquement des immatriculés à la Transportation, la Déportation ou la Relégation.

L’orthographe des noms est celle qui figure dans les documents issus de l’administration coloniale qu’elle soit judiciaire, pénitentiaire ou d’état-civil. C’est un choix volontaire et assumé pour cette présentation grand public. Il est apparu en effet impératif que les familles désireuses d’effectuer des recherches sur leur ancêtre puissent accéder plus facilement aux archives, or ces dernières sont référencées selon ces orthographes. Cet impératif est d’autant plus grand depuis que le Centre des archives d’Outre-Mer a mis en ligne sur IREL, une base de données des dossiers individuels des condamnés au bagne consultable sur le lien : http://anom.archivesnationales.cult...

Bien entendu, il appartiendra aux chercheurs particulièrement des Universités algériennes d’apporter pour des recherches à caractère scientifique toutes les modifications qui s’imposent. De bonnes perspectives de travail pour les directeurs de recherche et leurs étudiants.

L’origine des listes

Ces listes sont le résultat d’un travail commencé, il y a maintenant 25 ans, au Centre des Archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence mais elles sont aussi le fruit d’un travail collectif qui implique de nombreuses personnes, toutes bénévoles et dont il est important de rappeler ici le nom et l’engagement.

Les transportés

En premier lieu, il convient de rappeler le rôle pionnier tenu par Farida Haltali, elle-même petite-fille du transporté en Nouvelle-Calédonie Mohamed ben Haltali, concessionnaire à Nessadiou sur le lot 67. Son travail a donné lieu à une maîtrise d’anglais présentée à Montpellier à l’Université Paul Valéry, en novembre 1987 et intitulée : Une Communauté nord-africaine dans la colonie pénale de la Nouvelle-Calédonie (1867-1897).

Ces notes manuscrites ont été précisées et complétées à partir de deux microfilms des registres H 781 et H 2631 série pénitentiaire des Archives d’Outre-Mer, microfilms commandés et payés par Louis-José Barbançon en 1991 et qui sont toujours en sa possession. Les tirages de photocopies provenant de ces microfilms ont été réalisés par Mme Liliane Hugeaud qui depuis nous a quittés et sa fille Maryse, toutes deux originaires de Bourail ou plutôt de la Pouéo car à Bourail, il faut être précis.

Ces tirages et les notes manuscrites citées plus haut qui ne recensaient pas uniquement les transportés d’origine arabe mais tous les forçats transportés en Nouvelle-Calédonie, ont ensuite été confiés à Ronald Gastaldi qui a effectué un travail de forçat pour saisir chaque condamné un par un par un sous excel. Deux registres imprimés le 6 août 1993 de 398 pages chacun l’un par ordre alphabétique l’autre par matricules vont désormais servir de documents de travail.

A partir de ces deux volumes et de notes personnelles relevées dans les Bulletins officiels de l’administration pénitentiaire depuis 1990 et en reprenant toutes les données précédentes, Mme Evelyne Henriot a créé une base de données recensant l’ensemble des condamnés à la Transportation en y rajoutant les données d’état-civil relevés sur les actes de décès provenant des archives de toutes les municipalités de Nouvelle-Calédonie. Pendant ces dernières années, en particulier, grâce à des séjours à Aix-en-Provence, cette base a été enrichie par ses soins. En ce qui concerne plus particulièrement les condamnés d’origine arabe, l’acquisition par les Archives de la Nouvelle-Calédonie des microfilms réalisés à Aix-en-Provence à partir des 110 registres matriculaires référencés H 2443 à H 2552 (cotes des Archives de Nouvelle-Calédonie :1Mi38 R 16 à 1Mi38 R 125) a été déterminante. La mise à disposition du public de ces microfilms complétés par les documents de travail existant (base de travail Gastaldi-Henriot, notes Haltali… ), a permis à Louis-José Barbançon d’élaborer un tableau comprenant pas moins de 19 entrées reprenant l’ensemble des données archivistiques connues et ce pour les 1822 forçats d’origine arabe. C’est donc un résumé de ce tableau qui est présenté ici, le tableau général trop lourd pour figurer sur un site en ligne sera communiqué dans le cadre de Caledoun 2011.

Les déportés politiques

La liste des déportés politiques d’origine arabe a également été établie à partir des notes manuscrites de Farida Haltali et de Louis-José Barbançon, datant de 1987. Ces listes ont été ensuite complétées et améliorées à partir de l’excellent mémoire de DEA de Gisèle Chauvet, Les Déportés kabyles et arabes en Nouvelle-Calédonie, présenté dans le cadre du D.E.A., Espaces, Temps et Sociétés, à l’Université du Pacifique en 1994, sous la direction de Paul De Deckker.

Les relégués

La liste a été établie récemment par Louis-José Barbançon à partir des microfilms qu’il a commandés en 1991 lesquels ont ensuite été relevés et mis en forme par Evelyne Henriot. Comme pour les transportés et les déportés, les microfilms acquis à Aix-en-Provence à partir des registres H 2607 à H 2625 ont permis de compléter les premiers travaux sur cette catégorie de condamnés qui reste encore la moins bien connue (cotes aux Archives de la Nouvelle-Calédonie : 1Mi38 R 180 à 1Mi38 R 198).

Consulter la suite de la présentation par la mairie de Bourail et les listes des « Arabes », transportés, déportés et relégués


Page créée le mercredi 2 novembre 2011, par Dominique Taurisson-Mouret.


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