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Appel
Date limite de soumission : mercredi 3 avril 2019
Organisation
Laure Demougin, Université Paul-Valéry-Montpellier 3, chercheuse associée au laboratoire RIRRA21
Pauline Giocanti, Université de Nantes, laboratoire L’AMo, Programme TSOcc (Traduire Sous l’Occupation)
Franck Laurent, Le Mans Université, laboratoire 3L.AM
François Vignale, Le Mans Université
L’objectif du projet PERFROM (PERiodiques FRancophones Outre-Mer - XIXe-XXIesiècles) est de constituer - en partenariat avec la BnF - un réseau de chercheurs travaillant, selon des approches diverses, sur la presse périodique en langue française hors d’Europe, depuis les années 1830 jusqu’à nos jours. Les études postcoloniales, surtout centrées sur la théorie et l’étude des représentations (notamment littéraires), ont souvent négligé l’approche précise et documentée des institutions culturelles (édition, traduction, journaux et revues…). Loin de privilégier a priori telle ou telle zone géographique et culturelle, notre projet vise à rendre compte de la variété des situations dans le rapport aux métropoles coloniales (France mais également Belgique), et plus généralement à la culture d’expression française. Nous cherchons ainsi à recueillir et mutualiser les informations sur la localisation et l’accessibilité des différents fonds d’archives sur la presse concernée, et à assister et préparer la numérisation de périodiques significatifs.
Dans ce cadre, la journée d’études présentée ici a pour but d’étudier plus particulièrement le statut des périodiques francophones publiés entre 1880 et 1980 dans le monde (hors territoire métropolitain français). Désormais loin d’être considérés comme de simples vecteurs d’actualité ou de divertissement, ces périodiques peuvent être envisagés comme un outil d’analyse pour comprendre les enjeux culturels, littéraires, sociaux ou politiques d’un pays. Comme l’attestent actuellement les nombreuses initiatives de patrimonialisation des périodiques à grande échelle, la localisation, le dépouillement et l’archivage de ces publications représentent aujourd’hui des enjeux majeurs pour la culture francophone.
La décennie 1880 marque une étape importante dans la publication des périodiques francophones (outre le fait, symboliquement fort, que cette année marque l’invention du terme “francophonie” par le géographe Onésime Reclus). Elle voit croître leurs publications sur différents territoires : les collections déjà référencées sur Gallica ou sur la plateforme Médias 19, par exemple, indiquent une certaine floraison de titres en français. Les réseaux qui permettent les parutions sont alors bien en place : installation des imprimeries, transports par bateaux pour les abonnements, lignes télégraphiques pour les nouvelles, échanges entre périodiques et lieux d’abonnement apparaissent certains, traçant un réseau francophone plus large que ce que l’on pourrait imaginer. Un siècle plus tard, les publications francophones ont tendance à changer de statut, la pratique de la presse s’étant elle-même sensiblement modifiée depuis la décolonisation jusqu’à l’ère actuelle du numérique - c’est ce que signale également la tentative faite par l’UNESCO pour créer un Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication dans les années 1980. C’est que la presse a partie liée avec ce concept nouveau qu’est la mondialisation et ses inflexions au XXesiècle : d’un siècle à l’autre, l’environnement de la presse francophone a changé, parallèlement au passage d’une francophonie concomitante de la colonisation des années 1880 jusqu’à l’organisation internationale actuelle de la Francophonie.
Or c’est justement cette question du statut des périodiques francophones que la présente journée d’études se propose d’interroger, partant de leur position souvent problématique : avec quels préalables, sur quels textes, de quelle manière les chercheurs abordent-ils aujourd’hui les corpus de la presse francophone ? La notion de statut semble à même de réunir plusieurs interrogations relatives à la situation matérielle et littéraire de ces archives souvent en cours de numérisation, et qui posent des questions tant du point de vue de la méthode que du point de vue, plus large, de la place de la littérature dans la société.
Lors de cette journée d’études, nous nous intéresserons donc plus précisément au statut des publications périodiques francophones entre 1880 et 1980 (hors territoire métropolitain français) afin de définir plus précisément leur place, dans les études littéraires en général, mais surtout dans la culture littéraire d’un pays - et dans ses rapports avec la métropole lorsqu’il s’agit d’une colonie.
Nous aborderons les axes suivants :
Le statut matériel et la méthodologie de la recherche : quelles sont les difficultés liées à la localisation et/ou à la numérisation des publications périodiques ? De quels outils disposons-nous pour localiser les publications périodiques francophones hors territoire métropolitain français ? Pour les numériser ? Pour les archiver ? Peut-on définir une méthode de recherche propre aux publications périodiques ? Qu’en est-il d’éventuels problèmes de droits ? L’ensemble pose le problème du statut matériel de ces archives, souvent mal conservées ou mal répertoriées, pas toujours identifiées comme une collection à part entière, mais plutôt par le biais de fragments.
Le statut culturel : quelles sont les méthodes et les outils d’analyse des textes dont nous disposons pour les publications périodiques ? Quels sont les enjeux littéraires, sociaux ou politiques par rapport à une époque et à un espace donnés ? Quels sont les enjeux et les problèmes liés à la contextualisation ? Cet axe pose la question du statut de la presse francophone du point de vue de son étude : document, archive, textes ? Cette presse a-t-elle un statut national ou colonial, selon les pays où elle est produite ?
Le statut littéraire : cet axe traite de la réception des textes dans le pays de publication, la traduction dans les périodiques, les transferts culturels et littéraires dans les publications périodiques, l’utilisation des outils et des méthodes de recherche dans le cadre d’une approche transnationale, l’étude des contenus étrangers et des traductions dans les publications périodiques. Il pose plus spécifiquement la question de la littérarité des textes issus de la presse francophone, prenant acte des phénomènes de traduction, circulation, transferts au sens large qui la traversent.
Le statut particulier ou l’étude de cas : les études approfondies d’un périodique en particulier, et/ou sur la génétique des textes, sont également bienvenues.
Modalités de soumission des propositions
Cette journée d’études est ouverte aux jeunes chercheurs en littératures française, francophone et comparée, en histoire contemporaine, en sciences de l’information et de la communication, en archivistique – mais pourrait aussi bien s’étendre aux domaines juridiques, sociologiques et économiques. Chaque communication durera 20 minutes, et sera suivie d’un temps d’échange et de questions. Les propositions d’intervention (200-300 mots), accompagnées d’une courte présentation bio-bibliographique, sont attendues pour le 3 avril 2019 et sont à adresser à laure.demougin chez hotmail.fr, pauline.giocanti chez etu.univ-nantes.fr, Franck.Laurent chez univ-lemans.fr et Francois.Vignale chez univ-lemans.fr.
Colloque
Mardi 11 juin 2019 (Université du Mans)
Page créée le jeudi 21 février 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.