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L’Afrique au siècle des Lumières : Appel à contributions (<30 septembre 2010) Revue Dix-huitième siècle 2012

APPEL A CONTRIBUTIONS pour le Numéro thématique de la revue Dix-huitième siècle pour l’année 2012

L’Afrique au siècle des Lumières

Cet appel à contribution pour le numéro thématique de la Revue Dix-huitième siècle intitulé « L’Afrique au siècle des Lumières » et prévu en 2012, s’adresse à des spécialistes de l’histoire de l’Afrique ainsi qu’à des littéraires. Dans ce numéro thématique, il s’agira d’un côté de brosser un tableau des connaissances historiques actuelles sur l’Afrique au XVIIIe siècle, de l’autre d’effectuer une synthèse des représentations et des savoirs européens des Lumières sur l’Afrique. Une comparaison réfléchie entre ce que nous connaissons aujourd’hui de l’histoire politique et économique de l’Afrique au XVIIIe siècle et les représentations savantes et littéraires des Lumières européennes sur l’Afrique devrait permettre de mieux cerner l’originalité d’une certaine pensée de l’époque par rapport à un savoir accumulé jusqu’alors.

Seules les côtes africaines, particulièrement celles du Maghreb, ont été abordées par les navigateurs- commerçants européens depuis le XVe siècle ce qui n’empêche pas une littérature de voyage et d’imagination de se nourrir d’un savoir sur l’Afrique. La validité de ce savoir ne semble pas interrogée, bien qu’elle serve de socle commun à toutes les pratiques discursives sur le continent africain, qu’elles aspirent à une forme de positivité ou relèvent de la fiction littéraire.

Pourtant, les Lumières n’amorcent-elles pas une réflexion sur les modalités de validation d’un savoir en cours de constitution sur ces terres encore peu explorées ? Le constat de la réutilisation permanente des mêmes sources suffit-il à épuiser le sens de toutes les représentations de l’Afrique au siècle des Lumières ? Comment comprendre et expliquer la présence d’écrits posant les jalons d’une critique du savoir « commun » sur l’Afrique en Europe au XVIIIe siècle ?

Nous voudrions, dans ce numéro spécial, approfondir la réflexion sur la remise en contexte de l’originalité et de la nouveauté d’une certaine pensée de l’époque par rapport à un savoir sur l’Afrique, accumulé jusqu’alors. Cet approfondissement impliquera l’adoption simultanée d’une double perspective : d’un côté, il s’agira de brosser un tableau des connaissances historiques actuelles sur l’Afrique des Lumières, de l’autre d’effectuer une synthèse des savoirs européens sur l’Afrique propres au XVIIIe siècle. Car la pensée de l’époque sur ce continent est plus complexe, nuancée et subtile que les schématisations héritées du XIXe siècle, voire du siècle suivant, peuvent le laisser supposer.

Il y a peu de travaux de synthèse sur l’Afrique au XVIIIe siècle publiés en français. Ceux qui traitent des représentations et des savoirs sur ce continent concernent soit le XVIIe siècle - L’Afrique au XVII°siècle. Mythes et Réalités Biblio 17, n°149, Tübingen 2003. (420 p.) -, soit le XIXe siècle pendant la période coloniale. Les travaux les plus récents sur la question, menés par la S.I.E.L.E.C à Montpellier (mai 2009) sont consacrés aux représentations de l’Afrique aux XIXe et XXe siècles. À notre connaissance, seul un colloque a été organisé récemment sur l’Afrique au XVIIIe siècle, celui de Pau au mois d’octobre 2006 (dirigé par David Diop et Gérard Lahouati) sur « L’imaginaire français de l’Afrique et de l’Africain au XVIIIe siècle ». Un appel à communication sur les « Représentations de l’Africain au siècle des Lumières » a été lancé par Catherine Gallouët aux Etats-Unis à la même période.

Ces recherches franco-américaines furent rassemblées dans un livre intitulé L’Afrique du siècle des Lumières : savoirs et représentations (SVEC, mai 2009 et co-édité par Catherine Gallouët, David Diop, Michèle Bocquillon et Gérard Lahouati), livre qui a montré la complexité de l’analyse des représentations de l’Afrique au XVIIIe siècle généralement réduite dans une tradition critique à préfigurer l’aventure coloniale.

Un numéro spécial de Dix-Huitième Siècle va contribuer à poursuivre la réflexion sur l’impact du « pouvoir d’affirmation » de tous les discours sur l’Afrique dans ses représentations générales et particulières. Si la connaissance « historique » de l’Afrique et des Africains semble au XVIIIe siècle progresser, si l’humanisme plaide en faveur d’idées et d’images moins falsifiées, perdurent des représentations traditionnelles offusquant la plupart des regards, ceux des savants compris, comme si la nouveauté des données rapportées par les voyageurs était impuissante à lever des représentations communes héritées de compilations multiséculaires.

Nous proposons également d’étudier dans ce numéro les modalités de remise en cause de ce « pouvoir d’affirmation » des discours sur l’Afrique au XVIIIe siècle. La relecture des compilations de voyage dans la perspective d’un renouvellement des savoirs sur l’Afrique, relecture commandée par un effort encyclopédique et une volonté de synthèse universelle, n’aurait-elle pas entraîné certains de ses initiateurs à interroger les représentations les plus admises pour en discuter les présupposés ?

D’où l’importance de poursuivre un travail d’analyse des sources du savoir sur l’Afrique en les replaçant le plus justement possible dans leur contexte d’élaboration pour mieux comprendre l’imaginaire des Lumières dans ce domaine. D’où, en préalable à nos travaux, une comparaison réfléchie entre ce que nous pouvons aujourd’hui historiquement connaître de l’histoire politique et économique de l’Afrique au XVIIIe siècle et les représentations des Lumières européennes sur l’Afrique.

Nous proposons d’organiser cette étude en trois grands chapitres :

1- Un premier chapitre dressera un tableau historique de l’Afrique noire au XVIIIe siècle en fonction de trois aires géographiques correspondant schématiquement au parcours habituel le long des côtes des navigateurs européens depuis le XVe siècle :

a- Afrique de l’Ouest. Du Sénégal au Golfe de Guinée.

b- Afrique australe (Angola, Afrique du Sud).

c- Afrique orientale (Madagascar, Mozambique, Zanzibar, Éthiopie).

Chacune de ces aires donnera lieu à un article de synthèse historique où seront non seulement évoqués les échanges économiques entre Européens et Africains mais également la situation politique des Royaumes africains en contact avec l’Europe. Les historiens chargés de ces articles mettront en évidence ce que l’histoire actuelle de l’Afrique doit, dans le bon et/ou le mauvais sens du terme, aux témoignages des voyageurs européens du XVIIIe siècle.

2- Un deuxième chapitre rassemblera des articles - toujours classés en fonction des trois aires définies dans le premier chapitre- consacrés à l’analyse des sources d’information sur l’Afrique au siècle des Lumières, à leur circulation et leur « pouvoir d’affirmation » que l’on pourrait confronter avec précaution à un état des lieux des connaissances historiques sur l’Afrique au XVIIIe siècle. Des articles sur l’étude des compilations des relations de voyage européennes en Afrique comme celles de John Green en Angleterre ou celle de l’abbé Prévost prendront ici place.

Ce chapitre pourrait également inclure l’étude des processus de validations scientifiques des savoirs reçus sur l’Afrique (la crédibilité du voyageur européen présuppose le recours à un protocole d’écriture reconnu par des lecteurs savants ou non tel que ce qu’il raconte avoir vu leur paraisse vrai). L’éventuelle contestation de ces savoirs (la critique des philosophes, par-delà sa variété, s’applique aux modalités de leur constitution et de leur diffusion ; la répétition impensée ou la mécanique des compilations est surtout l’objet de leurs prises de partis) pourrait y être étudiée tout comme leur impact dans la politique missionnaire de l’Eglise.

3- Enfin un troisième chapitre rassemblera des articles consacrés aux représentations de l’Afrique et des Africains dans la littérature (roman, théâtre, poésie) et les arts (peinture, architecture et gravure). Ce chapitre mettra en exergue ce que ces modes de création dans leur fonction de relativisation et de contestation, doivent aux discours savants sur l’Afrique.
Les propositions de contribution qui n’excéderont pas trente lignes seront envoyées sous la forme d’un fichier attaché de format Word aux trois adresses électroniques suivantes avant le 30 septembre 2010.

- diop.david chez wanadoo.fr
David Diop, Université de Pau, Centre de Recherches Poétiques et Histoire littéraire, avenue du Doyen Poplawski, BP 1160, 64013, PAU Cédex
- i.m.zatorska chez uw.edu.pl
- p.graille chez laposte.net

Voir cette annonce :

« L’Afrique au siècle des Lumières », Appel à contribution, Calenda, publié le lundi 29 mars 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle16166.html


Page créée le lundi 29 mars 2010, par Dominique Taurisson-Mouret.


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