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Colloque
27-28 novembre 2018 (EHESS Marseille)
Journées d’études organisées dans le cadre du séminaire « Histoire sociale de l’Afrique », animé par Silvia Bruzzi, Henri Médard, Violainte Tisseau et Elena Vezzadini
« Ce séminaire vise à devenir un point de rencontre pour les étudiants et les chercheurs qui travaillent sur l’histoire sociale d’une Afrique s’étendant du Caire au Cap, une Afrique qui se noue au-delà des frontières nationales, à travers les circulations et les échanges multiformes des individus et des groupes dans un espace connecté avec la Méditerranéenne et l’Asie à travers la Mer Rouge et l’Océan Indien et au-delà avec les mondes atlantiques européens et américains.
L’Afrique des XIXe-XXe siècles est un espace impérial extrêmement dense (entre empires ottoman, omanais, britannique, français, allemand, italien, et portugais), dont l’histoire est marquée par des tensions de nature économique et géopolitique mais aussi raciale et religieuse... Sans négliger le poids des questions politiques nationales et internationales et des systèmes impériaux, l’approche de ce séminaire reste avant tout sociale. Un large espace sera dédié aux questionnements méthodologiques dans l’écriture d’une histoire sociale s’appuyant sur des sources hétéroclites. Le point de départ, désormais consolidé, est que la construction des archives et la production de sources, ainsi que leur utilisation pour l’écriture de l’histoire, sont des actes chargés, intimement liés à un système de savoirs et de pouvoirs. Aussi, la cristallisation d’un récit "crédible" a souvent moins à voir avec ce qui s’est passé qu’avec l’« histoire de l’histoire », ou encore avec l’histoire de la mémoire. Par conséquent, ce séminaire propose de remettre en question les narrations par le haut en utilisant l’archive « contre elle-même », pour reprendre l’injonction d’Ann Laura Stoler. Le recours aux sources externes aux archives d’État (archives privées, collections de récits oraux ou encore circulation de certains répertoires musicaux ou de certains objets) participe pleinement à cette démarche.
Pour autant, il ne s’agit pas simplement de trouver des sources « alternatives » qui seraient plus « justes » ou plus « crédibles » et qui invalideraient certains récits dominants. Notre propos, au contraire, est de procéder par juxtaposition, c’est-à-dire confronter le récit qui s’esquisse à partir de différent types de sources – quand celles-ci sont disponibles – et interroger les contradictions générées par cette comparaison. En effet, on comprend le fait d’intégrer des sources « alternatives » comme des générateurs de complexité. Ces contradictions sont elles-mêmes des ‘traces’ de conflits ou des silences qui nous permettent de nous rendre pleinement compte de la complexité et des réverbérations de l’histoire.
Nous aurons soin d’équilibrer les approches sans oublier l’autonomie des acteurs locaux et l’importance des logiques régionales tout en insistant sur le jeu d’échelles. Nous aborderons donc une Afrique des XIXe-XXe siècles face aux impérialismes certes mais qui ne se réduit pas à eux, une Afrique, des mémoires et des corps par exemple, enracinée dans un temps long. »
CONTACT :
elenavezz(at)gmail.com, silviabruzzi(at)yahoo.it, hv.medard(at)wanadoo.fr
Programme
Mardi 27 novembre
10h-11h : café d’accueil, mots d’ouverture, présentation des journées, introduction
11h00-12h15
Barbara Cooper, Rutgers University : “Réflexions sur le scandale des usines à bébés : Les paradoxes de la fécondité et de l’infécondité au Niger”
12h15-13h30
Marie Luce Gélard, Université Paris Descartes, Institut Universitaire de France (IUF) : “Le lait, une nourriture « extraordinaire ». Co-allaitement collectif et anthropologie de la parenté en contexte saharien (Maroc)”
13h30-14h30 pause déjeuner
14h30-15h45
Anne Hugon, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne : « Des femmes au service des femmes ? Les sages-femmes, de nouvelles professionnelles de la maternité, Gold Coast, 1930-1960 ».
15h45-17h00
Claire Fredj, U. Paris Nanterre, IDHE.S : “Organiser les soins aux mères et aux nourrissons en Algérie (années 1930-années 1950)”
17h00-17h15 pause café
La dernière séance se tiendra exceptionnellement dans la salle de Réunion du Centre Norbert Elias, même bâtiment, 1er étage
17h15-18h30
Aurélie Perrier, Centre de Recherches Historiques : “Famille, foyer et hygiène sociale dans les politiques de modernisation des habitations européennes et algériennes à Constantine au tournant du XXe siècle.”
Mercredi 28 novembre Centre de la Vieille-Charité, salle 205
9h-10h15
Louise Barré (Les Afriques Dans le Monde, Université Bordeaux-Montaigne) : « La part des femmes, quêtes de redistribution conjugale en milieu salarié, Abidjan, années 1960 »
10h15-11h30
Guy Brunet, Université Lumière Lyon 2/LARHRA : « Devenir algérien. Enracinement de familles venues d’Italie et d’Espagne, Algérie XIXe-XXe siècles »
11h30-11h45 pause café
11h45-13h
Rachel Jean-Baptiste, University of California, Davis : “The International Union of Métis Congress : Reconfiguring Family and Belonging in Late Colonial Francophone Africa”
13h-14h30 pause déjeuner
14h30-15h45
Valerie Golaz, INED, LPED : “Les ménages enfants-grands parents en Ouganda : un confiage ancien dans un contexte en transformation”
15h45-17h
Ines Pasqueron de Fommervault, Aix-Marseille Université/IMAf : “ »Fait-on rire les enfants en Afrique ? » : Apprendre à rire et apprendre à être dans les villages de la Kagera (Tanzanie)”
17h-17h30 Conclusion
Page créée le mardi 30 octobre 2018, par Dominique Taurisson-Mouret.