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Jeudi 6 février 2020
« Ce volume est consacré aux rapports, discours, imaginaires politiques et évolutions des Partis communistes européens à l’égard de l’Afrique, des mouvements de libération, des décolonisations, et des États africains devenus indépendants, que ceux-ci se veuillent ou non socialistes. Il couvre un champ chronologique large des années 30 aux années 90, en passant par les années de guerre, c’est-à-dire un champ qui a vu de multiples bouleversements et évolutions dans le monde communiste, des 21 conditions à la chute du mur en passant par les Fronts populaires, la lutte antifasciste, la déstalinisation et la rupture sino-soviétique. Il s’intéresse à divers partis communistes d’Europe – italien, français, portugais, belge –, ou d’Afrique – algérien, tunisien, ou d’Afrique du sud, qui ont à un moment ou l’autre pris leur indépendance par rapport à la maison mère. La CGT française est aussi présente, avec ce qui est d’abord une filiale, la CGT-AOF-Togo puis qui prend également son autonomie. Il est aussi ici question d’autres partis mais qui se disent socialistes et non communistes : le MPLA, le FRELIMO.
Ces partis communistes se sont impliqués à l’égard de toutes les Afriques, que ce soit l’Afrique du Nord, l’Afrique anglophone subsaharienne, l’Afrique lusophone ou l’Afrique francophone subsaharienne.
L’intérêt de cet ouvrage est d’apporter une pierre à l’historiographie du communisme, ou plutôt des communismes, au-delà du seul cas de l’Union soviétique. Les rapports de l’Union soviétique, des démocraties populaires avec les mouvements anticoloniaux ou les nouveaux États africains ont fait l’objet de nombreuses études, de même que les rapports avec la Chine et Cuba. En revanche, l’histoire des relations avec l’Afrique des PC occidentaux, c’est-à-dire de ceux qui étaient nés et s’étaient développés sur les territoires mêmes des (ex-)puissances coloniales, restait un continent largement ignoré. Or, ces partis ont eu des analyses ou des actions, et plus globalement des échanges originaux avec les mouvements ou États africains, qu’ils se soient ou non démarqués à cet égard du grand frère soviétique. »
Françoise Blum est ingénieure de recherches au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CNRS/Paris1). Elle travaille notamment sur les mouvements sociaux dans l’Afrique des Indépendances, à propos desquels elle a notamment publié Révolutions africaines : Congo-Brazzaville, Sénégal, Madagascar, années 60s-70s, Presses universitaires de Rennes, 2014.
Marco Di Maggio, maître de conférences en histoire contemporaine auprès de Sapienza Université de Rome, est spécialiste de l’histoire du mouvement communiste dans l’Europe Occidentale.
Gabriele Siracusano, post-doc à la Scuola Normale Superiore de Pise, s’occupe des espaces, relations et imaginaires du communisme français et italien en Afrique de l’Ouest.
Serge Wolikow, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, est spécialiste de l’histoire politique du mouvement ouvrier et des organisations communistes.
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