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Paris (75006), 37 quai Branly (Musée du Quai Branly
« Exposer l’esclavage : méthodologies et pratiques ». Colloque international en hommage à Edouard Glissant (1928-2011), 11,12 et 13 mai 2011, théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du quai Branly. Dans le cadre de 2011 l’année des Outre-mer, avec le soutien des services culturels de l’ambassade des États-Unis d’Amérique. À l’occasion des dix ans de la loi du 21 mai 2001, votée à l’unanimité par le Parlement français et qui portait à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme « crimes contre l’humanité », le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) et le musée du quai Branly se sont associés pour organiser un colloque international autour du thème « exposer l’esclavage ».
Présentation
À l’occasion des dix ans de la loi du 21 mai 2001, votée à l’unanimité par le Parlement français et qui portait à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme « crimes contre l’humanité », le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) et le musée du quai Branly se sont associés pour organiser un colloque international autour du thème « Exposer l’esclavage ».
Les traites et l’esclavage ont profondément transformé la cartographie du monde, ils ont globalisé des économies, ont affecté le droit, la philosophie, les arts et mis en contact des cultures, des langues, des savoirs et des croyances. Ces dernières décennies, les historiens ont renouvelé le regard sur ces siècles d’histoire, en relisant les archives et en ouvrant de nouvelles pistes de recherche. Leurs travaux ont enrichi la muséographie de l’esclavage et les travaux des artistes, romanciers et cinéastes.
Les héritages de l’esclavage sont complexes et multiples : expérience de l’exil et de la déportation, création de nouvelles cultures, croyances et savoirs, les sociétés et cultures créoles en sont des témoins. La lutte incessante des esclaves pour leur liberté a contribué à l’extension des idéaux de la démocratie et le mouvement abolitionniste fut l’un des premiers grands mouvements internationaux pour les droits humains.
Un tel bouleversement ne peut qu’interpeller le musée, lieu d’exposition, de débats et d’échanges, lieu de citoyenneté.
La muséographie de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition soulève de nombreuses questions que ce colloque se propose d’examiner. Comment l’esclave entre-t-il dans le musée ? Comment montrer la torture, les punitions, l’exil, la perte, la résistance, la complicité, la création et leurs traces contemporaines. Comment penser la temporalité et l’espace de l’exhibition : commencer par quoi, quand, et en quel lieu ?
Le colloque réunira des responsables de musée, des chercheurs, des artistes et des intellectuels de pays d’Afrique, des Amériques, d’Europe, de la France et des outre-mer.
Au cours de ce colloque, on s’interrogera dans un premier temps sur les questions suivantes : « Y a-t-il une nécessité à exposer l’esclavage ? Pourquoi ? Quels esclavages ? Pour quels publics ? » Ce débat posé, il s’agira ensuite de confronter des expériences concrètes de muséographie dans des institutions et de lieux de mémoire, puis de réfléchir avec des artistes et des chercheurs sur des exemples de création et de médiation portant sur l’esclavage.
Le colloque s’organisera autour de tables rondes, dédiées chacune à un aspect de la question de la mise en musée de l’esclavage.
Chacune de ces séances sera introduite par un exposé synthétique, suivie d’une table ronde associant une demi-douzaine d’intervenants. Une synthèse et une discussion générales clôtureront ce colloque dont les actes devraient faire l’objet d’une publication.
PROGRAMME
Mercredi 11 mai
9h15 café d’accueil
9h30-10h00 : Ouverture
Stéphane MARTIN, président du musée du quai Branly
Françoise VERGÈS, politologue, présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage - CMPHE
Daniel MAXIMIN, romancier, essayiste et poète français de la Guadeloupe, commissaire 2011 de l’année des outre-mer
10h00-10 :45 : Exposé inaugural
Doudou DIÈNE, créateur programme UNESCO « Routes de l’esclave », Rapporteur Spécial des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme (2002-2008)
11h00-13h00 : Approches transdisciplinaires
Pourquoi l’esclavage devrait-il entrer au musée ? Faut-il consacrer des musées à l’esclavage ou faut-il introduire cette histoire dans les musées déjà existants ? L’esclavage doit-il être considéré sous toutes ses formes, esclavage de dette, esclavage sexuel, esclavage économique.., en tout temps, Antiquité, moderne, contemporain.., ou faut-il se concentrer sur un temps, esclavage colonial et ses héritages ? Quels devraient être les grands principes d’exposition à respecter ? Qui sont les publics d’un musée de l’esclavage ? Quels sont les liens à faire avec les nouvelles formes d’exploitation et de servitude ? Comment distinguer esclavage, travail forcé et exploitation ?
Présentation et Modérateur : Françoise VERGÈS, politologue, présidente CMPHE
Intervenants :
Ibrahima THIOUB, enseignant-Chercheur au Département d’Histoire – UCAD, Sénégal
Okwui ENWEZOR, commissaire d’exposition, historien d’art, Commissaire général de la prochaine édition de « La Triennale »
- Carlos A. CELIUS, chercheur en histoire et en histoire de l’art, affilié au CELAT – Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions, Université Laval, Québec et au CIRESC – Centre international de recherches sur les esclavages, EHESS-CNRS, Paris.
Achille MBEMBE, historien, philosophe, Université du Witwatersrand de Johannesburg, Afrique du Sud
Carpanin MARIMOUTOU, écrivain, poète, professeur de littérature à l’Université de la Réunion, UMR 8143 CNRS
Roger TOUMSON, écrivain, Guadeloupe
13h00- 14h30 : Déjeuner
15h00-18h30 : Pratiques, méthodes, discours de l’exposition – 1
Cette session sera consacrée à la confrontation d’expériences concrètes de scénographie de l’esclavage : quelles sont les difficultés et les controverses rencontrées et les réponses imaginées et mises en œuvre ? D’où viennent les résistances ? Comment montrer la capture, les punitions, la torture et des sentiments comme la peur, la colère, le désespoir ? Comment montrer les éléments immatériels des cultures ? Comment montrer les résistances ? Comment rendre compte des traces, des fragments de vie, des aspects de la culture immatérielle ? Comment montrer les héritages complexes et multiples ?
Présentation : Christine CHIVALLON, anthropologue et géographe au Centre d’Etude d’Afrique Noire CEAN-CNRS, France
Modérateur : Ayoko MENSAH, rédactrice en chef du magazine Afriscope et responsable éditoriale de la rubrique danse à Africultures, France
Intervenants :
Marcus WOOD, historien de l’art, professeur à l’Université de Sussex, Royaume-Uni,
Fred WILSON, artiste conceptuel, Bronx, NY, Etats-Unis
Richard BENJAMIN, directeur du International Slavery Museum, Liverpool, Royaume-Uni,
Marie Hélène JOLY, directrice, musée des ducs de Bretagne, Nantes, France
Claire TANCONS, commissaire d’exposition, chercheuse, curatrice au Contemporary Arts Center, Nouvelle Orléans, Etats-Unis
François HUBERT, directeur du musée d’Aquitaine, France
Jeudi 12 mai
9h30-13h00 : Pratiques méthodes, discours de l’exposition - 2
La discussion se poursuivra sur les thèmes décrits pour la table ronde précédente.
Présentation : Olivier SULTAN, directeur du Musée des arts derniers, France
Modérateur : Dominique MALAQUAIS, historienne d’art et politologue, chercheuse au Centre d’Etudes des Mondes Africains, CEMAf / CNRS, France
Intervenants :
Milton GURAN, anthropologue, photographe, Brésil
- Mauricio TOVAR, Responsable des publics Archivo General de la Nacion à Bogotà, Colombie
Têtê WILSON BAHUN, président association pour la sauvegarde du patrimoine culturel africain - ACOFIN, Togo, Bénin
Diana ACOSTA MIRANDA, Sécretaire de Culture, Patrimoine et Tourisme, Ville de Baranquilla, Colombie : Carnaval de Baranquilla et Palenque, Colombie
John FRANKLIN, National Smithsonian Museum of African American History and Culture
Jacky DAHOMAY, philosophe, professeur de chaire supérieure au Lycée de Bainbridge, Guadeloupe
Anna SEIDERER, chercheuse au centre de recherche Créart-Phi à Paris-X Nanterre, France, collaborateur scientifique au Musée royal de l’Afrique centrale
13h00 -14h30 déjeuner
14h30-15h30 : Exposer l’esclavage dans les outre-mer
Modérateur : François DURPAIRE, historien, écrivain, membre du CPMHE, France
Dominique TAFFIN, directrice, Archives départementales de la Martinique
Matthieu DUSSAUGE, directeur Musée Schoelcher, Pointe à Pitre, Guadeloupe
Marie-Paule JEAN-LOUIS, conservateur en chef du patrimoine, directrice du Musée des cultures guyanaises
16h00-19h00 : Présentation des livres et gravures des collections du musée du quai Branly autour de la traite et de l’esclavage dans le salon de lecture
Jacques Kerchache – sur inscription uniquement à anna.laban chez quaibranly.fr–
Vendredi 13 mai
9h30-13h30 : Création/Médiation.
Présentation par des artistes, compositeurs, musiciens, plasticiens, vidéastes, de leur travail de création et de médiation.
Modérateur, Bernard MULLER, anthropologue, EHESS, France
Intervenants :
Claudia NAVAS COURBON, artiste Colombie
Romuald HAZOUME, artiste plasticien, Bénin
Barthélémy TOGUO, artiste plasticien, Cameroun/ Paris, France
Shuck One, artiste, Paris/Guadeloupe
Jack BENG THI, artiste plasticien, La Réunion
William Adjete WILSON, artiste, “L’Océan noir”, France-Togo-Bénin
13h30-15h00 : Déjeuner
15h00-15h45 : Synthèse générale
Bogumil JEWSIEWICKI, professeur, Université de Laval, Canada
15h45-16h45 : Discussion générale et débat avec le public
Contact
Anna Gianotti Laba, courriel : anl (at) quaibranly [point] fr
département de la recherche et de l’enseignement
musée du quai Branly
222 rue de l’Université
75007 Paris
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Page créée le vendredi 25 mars 2011, par Dominique Taurisson-Mouret.