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Appel
Date limite de soumission : dimanche 10 septembre 2017
Après de nombreux travaux consacrés aux sociétés esclavagistes ou à esclaves d’Europe, d’Afrique et des Amériques, ce colloque tentera d’apprécier en quoi les villes de ces espaces ont pu être, du XVe au XIXe siècles, les lieux d’une reconfiguration spécifique des rapports sociaux. On s’intéressera en particulier à la diversité des formes qu’ont pu prendre les sociétés urbaines et aux dynamiques qui les ont générées. De manière particulière, on tentera de savoir si la proximité ou l’éloignement du pouvoir politique ont été des facteurs d’accélération ou de ralentissement des processus d’exclusion, d’accommodements ou d’intégration des populations cosmopolites et inégales des villes étudiées. Les périodes de changements institutionnels majeurs (changements de souveraineté, révolution, guerre d’indépendance, abolition de l’esclavage…) seront singulièrement explorées. Au-delà du contexte portuaire, perçu d’un point de vue historiographique comme fondamental, on essaiera également de mettre en évidence l’influence spécifique des autres dynamiques économiques (industrielles, artisanales ou commerciales). Le colloque s’attachera également à analyser les traductions spatiales de ces relations complexes. Du quartier à la maison, il tentera d’apprécier les structurations spécifiques des espaces économiques, politiques, culturels et domestiques qu’elles ont générés, en mettant en valeur les dynamiques induites par les différentes composantes et institutions de ces sociétés. Les flux de populations exogènes, aux origines lointaines, ou proches, ainsi que l’apparition progressive d’individus de couleur, de statuts et de niveaux économiques plus élevés, ont-ils entraîné une recomposition spécifique nouvelle des sociétés urbaines de l’espace d’étude ? Enfin, on s’intéressera à l’évolution de ces questions et on tentera notamment de savoir si les changements de souveraineté, les indépendances, les abolitions de l’esclavage ont modifié les pratiques et les usages urbains. Le colloquera tentera enfin d’explorer les aspects culturels de la question, en s’interrogeant sur d’éventuelles expressions matérielles et spirituelles des clivages et des accommodements de ces sociétés. On explorera notamment les diverses formes de sociabilité, profanes ou sacrées, qui seront appréciées comme des temps et des lieux de construction des sociétés urbaines, au travers de logiques de convivialité et de conflictualité.
Tout en prenant la mesure de la diversité des sociétés urbaines et des cultures américaines, européennes et africaines, nous tenterons d’offrir une typologie des espaces de colonisation en fonction de la place occupée par ces différents groupes ethniques dans l’émergence et la structuration des sociétés enfantées par la colonisation. Les XVIIIe et XIXe siècles incitent à interroger également les sociétés post-esclavagistes et la question des héritages et des recompositions sociales dans les sociétés urbaines, avec l’arrivée de nouveaux acteurs sociaux (engagés, etc). L’enquête aura une portée « macro-historique », avec l’étude des transferts culturels et des circulations qui ont durablement marqué de leur empreinte ces nouvelles sociétés ; elle sera aussi « micro-historique », avec l’étude ponctuelle des influences culturelles à l’échelle non plus des sociétés urbaines dans leur ensemble mais des groupes sociaux ou des individus. Nous nous appuierons pour ce faire sur une discussion critique des différents concepts utilisés dans les historiographies américanistes pour penser les échanges culturels (créolisation, métissage, acculturation, transculturation, bi-culturalité, transferts culturels, middle ground, mimétisme, etc.) et les situations qui y président (politiques de « civilisation » et d’évangélisation, Frontière, centre/périphérie, borderlands, etc.).
Ce colloque s’inscrit dans le cadre des programmes de recherches STARACO (STAtuts, RAce et COuleurs dans l’Atlantique), financé par la Région Pays de la Loire, Nantes et « Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) » financé par la Dac Martinique, la collectivité territoriale de Martinique, le laboratoire AIHP-GEODE de l’université des Antilles, et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives.
Soumission des propositions
Les propositions comporteront le titre de la communication, le résumé (350 mots maximum), les coordonnées de l’auteur, adresse électronique, affiliation universitaire, et un CV abrégé. Les propositions sont à envoyer en fichiers .doc ou .pdf
avant le 10 septembre à aanor.lemouel chez univ-nantes.fr. Il n’y a pas de frais d’inscription et le colloque prendra en charge les frais d’hébergement et de déplacement des intervenants. Les communications, d’une durée de 30 minutes, pourront être faites en anglais, espagnol, français et portugais. Les propositions retenues seront annoncées à partir du 10 septembre. Une sélection des meilleures communications présentées au colloque sera publiée dans un volume collectif.
Comité scientifique
António de Almeida Mendes (Université de Nantes, CRHIA-STARACO et CIRESC)
Nenad Fejic (Université des Antilles-AIHP-Géode)
Dominique Rogers (Université des Antilles-AIHP-Géode-CIRESC)
Clément Thibaud (EHESS, STARACO)
Comité organisationnel
Marjolaine Carles (docteur en histoire, ATER, AIHP-Géode)
Catherine de Firmas (PRAG, AIHP-Géode)
Aanor Le Mouël (Ingénieur d’études, Université de Nantes, CRHIA-STARACO)
Jessica Pierre-Louis (docteur en histoire, AIHP-Géode)
Partenaires
STARACO (STAtuts, RAce et COuleurs dans l’Atlantique) : programme de recherche financé par la Région Pays de la Loire, Nantes (www.staraco.org)
CRHIA : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique, Université de Nantes (www.chria.fr)
Université de Nantes
Collectivité Territoriale de Martinique
Ministère de la Culture, Dac Martinique
Université des Antilles, Laboratoire AIHP-GEODE,
« Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) », programme de recherche financé par la Dac Martinique, la collectivité territoriale de Martinique, l’université des Antilles, le laboratoire AIHP-GEODE et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
Colloque
23-24 novembre 2017
Après de nombreux travaux consacrés aux sociétés esclavagistes ou à esclaves d’Europe, d’Afrique et des Amériques, ce colloque tentera d’apprécier en quoi les villes de ces espaces ont pu être, du XVe au XIXe siècles, les lieux d’une reconfiguration spécifique des rapports sociaux. On s’intéressera en particulier à la diversité des formes qu’ont pu prendre les sociétés urbaines et aux dynamiques qui les ont générées. De manière particulière, on tentera de savoir si la proximité ou l’éloignement du pouvoir politique ont été des facteurs d’accélération ou de ralentissement des processus d’exclusion, d’accommodements ou d’intégration des populations cosmopolites et inégales des villes étudiées. Les périodes de changements institutionnels majeurs (changements de souveraineté, révolution, guerre d’indépendance, abolition de l’esclavage…) seront singulièrement explorées. Au-delà du contexte portuaire, perçu d’un point de vue historiographique comme fondamental, on essaiera également de mettre en évidence l’influence spécifique_des autres dynamiques économiques (industrielles, artisanales ou commerciales). Le colloque s’attachera également à analyser les traductions spatiales de ces relations complexes. Du quartier à la maison, il tentera d’apprécier les structurations spécifiques des espaces économiques, politiques, culturels et domestiques qu’elles ont générés, en mettant en valeur les dynamiques induites par les différentes composantes et institutions de ces sociétés. Les flux de populations exogènes, aux origines lointaines, ou proches, ainsi que l’apparition progressive d’individus de couleur, de statuts et de niveaux économiques plus élevés, ont-ils entraîné une recomposition spécifique nouvelle des sociétés urbaines de l’espace d’étude ? Enfin, on s’intéressera à l’évolution de ces questions et on tentera notamment de savoir si les changements de souveraineté, les indépendances, les abolitions de l’esclavage ont modifié les pratiques et les usages urbains. Le colloquera tentera enfin d’explorer les aspects culturels de la question, en s’interrogeant sur d’éventuelles expressions matérielles et spirituelles des clivages et des accommodements de ces sociétés. On explorera notamment les diverses formes de sociabilité, profanes ou sacrées, qui seront appréciées comme des temps et des lieux de construction des sociétés urbaines, au travers de logiques de convivialité et de conflictualité.
Jeudi 23 novembre 2017
7h45 : Accueil
8h : Ouverture solennelle : Madame le Doyen Cécile Bertin-Elisabeth (Université des Antilles) Monsieur le Directeur du laboratoire AIHP-GEODE Jacques Dumont (Université des Antilles) Monsieur le Directeur de la DAC Fabrice Morio (Ministère de la culture)
9h : Présentation des projets STARACO (STAtuts, RAces et COuleurs) : Aanor Le Mouël
« Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) » : Dominique Rogers
10h : Introduction : António de Almeida Mendes, Dominique Rogers et Clément Thibaud
10h30-13h Session I : La Méditerranée médiévale des esclaves et des couleurs* / Présidence : Jean-Pierre Sainton (Université des Antilles)
Nenad Fejic (Université des Antilles), Origine, religion, couleur : instruments contestés de légitimation de l’esclavage dans les villes du bassin adriatique à la fin du Moyen Age.
Roser Salicrú i Lluch (CSIC), Des esclaves dans et hors la ville : l’exemple de la Barcelone et de la Catalogne médiévales
Ivan Armenteros Martínez (CSIC), Du profane au sacré. Les confréries chrétiennes comme un véhicule d’insertion sociale des esclaves en Méditerranée occidentale (XIVe-XVe siècles).
15h-18h Session II : Les Caraïbes au temps des Révolutions / Présidence : Julien Lapointe (Université des Antilles)
Baptiste Bonnefoy (Université Paris Sciences & Lettres), Dire l’appartenance en contextes de souveraineté variable et incertaine : Miliciens de « couleur » à la Dominique, à Sainte-Lucie et à la Grenade (1763-1803).
Clément Thibaud (EHESS), Des classes ennemies les unes des autres ? Les relations sociopolitiques entre esclaves, libres de couleur et Indiens au temps des ’conspirations’ révolutionnaires (Terre-Ferme, décennie 1790).
Rob Taber (Fayetteville State University), Les femmes de couleur et la construction de la communauté à Saint-Marc et Léogane, partie française de Saint-Domingue à la fin du XVIIIe siècle.
Nicolas Terrien (Université de Nantes), Esclaves et libres de couleur à bord des corsaires et pirates de la Grande Caraïbe révolutionnaire c. 1790-1820.
Vendredi 24 novembre 2017
9h30-12h Session III : Pratiques sociales et identitaires en contexte africain / Présidence : Benoît Bérard (Université des Antilles)
Adje Severin Angoua (Université Félix Houphouët-Boigny), Les esclaves dans les sociétés urbaines akan de la Côte de l’Or : entre intégration parfaite et exclusion (XVe-XIXe siècles).
Catherine Denys (Université de Lille 3), Le mélange des Noirs et des Blancs est toujours la source de rixes et de plaintes : Esclaves, affranchis et libres face à la police royale dans la ville de Port-Louis en île de France, (années 1770-1780).
António de Almeida Mendes (Université de Nantes/IEA de Nantes), Pratiques locales du pouvoir et de la différence des "Blancs" et des "Noirs" en Haute-Guinée au XVIe-XVIIe siècles.
14h-17h30 Session IV : Statuts et catégories dans les sociétés coloniales / Présidence : Audrey ségard (Université des Antilles)
Jessica Pierre-Louis (Université des Antilles), Blancs et Libres de couleur à Fort-Royal à travers les transactions foncières dans la première moitié du XIXe siècle.
Laurent Vidal (Université de la Rochelle), Nos também somos gente. Être travailleur noir à Rio de Janeiro à l’aube de la modernité industrielle (1870-1910).
Myriam Cottias (CNRS), Le sang séché de la Place Bertin à Saint-Pierre : Histoire de vie des condamnés du XIXe siècle
María Fernanda Cuevas Oviedo (Universidad de los Andes, Bogotá), Tribunaux et notariats dans la Nouvelle Grenade : espaces urbains de pouvoir politique et liberté des esclaves (1780-1852).
Dominique Rogers (Université des Antilles), Retrouver la ville esclavagiste : enjeux et perspectives dans l’espace caraïbe.
17h30-18h : Conclusions par António de Almeida Mendes, Dominique Rogers et Clément Thibaud
COMITÉ SCIENTIFIQUE
António de Almeida Mendes (Université de Nantes, CRHIA-STARACO/IEA de Nantes)
Nenad Fejic (Université des Antilles-AIHP-Géode)
Dominique Rogers (Université des Antilles-AIHP-Géode-CIRESC)
Clément Thibaud (EHESS, STARACO)
COMITÉ ORGANISATIONNEL
Catherine de Firmas (PRAG, AIHP-Géode)
Aanor Le Mouël (Ingénieur d’études, Université de Nantes, CRHIA-STARACO)
Jessica Pierre-Louis (docteur en histoire, AIHP-Géode)
PARTENAIRES
Programme « Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) » financé par la Dac Martinique, la collectivité territoriale de Martinique, l’université des Antilles, le laboratoire AIHP-GEODE et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives ; programme STARACO (STAtuts, RAce et COuleurs dans l’Atlantique) : de recherche financé par la Région Pays de la Loire ; CRHIA, Université de Nantes ; Ministère de la Culture ; USR-CIRESC : Centre International de Recherches sur les Esclavages
Page créée le dimanche 19 novembre 2017, par Dominique Taurisson-Mouret.