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Lundi 17 juin 2019
Géraldine Cazals et Marie Houllemare, Les juristes et l’anthropologie à la Renaissance
À lire certains ouvrages consacrés à la naissance et au développement de l’anthropologie, il semblerait que la question soit tranchée : ce seraient les travaux des naturalistes (Linné, Buffon) ayant permis de classer l’homme au sein des espèces naturelles, l’influence des philosophes (de Rousseau à Kant) ayant proposé une théorie de la nature humaine, et les récits et les observations issus de la seconde grande vague d’exploration (en Afrique, en Amérique, dans le Pacifique), qui auraient permis de (…)
Rachel Darmon, L’institution des dieux : mythologie, anthropologie et humanisme juridique à la Renaissance
Si l’anthropologie moderne diverge, par la systématicité de sa méthodologie, de pratiques d’écriture érudites au statut encore erratique, ses préoccupations n’étaient pas absentes de la démarche des humanistes, à l’intérieur, bien sûr de certaines limites. Au XVIe siècle commence à émerger une étude du fait religieux compris comme un fait de culture, comme une technique élaborée et institutionnalisée. L’humanisme juridique apporte à la tradition mythologique un cadre de réflexion sur le rôle des (…)
Géraldine Cazals, Mens emblematica, mens juridica, mens anthropologica. Réflexions autour de la contribution des jurisconsultes humanistes auteurs d’emblèmes à l’anthropologie (premier XVIe siècle)
Cet article se propose d’analyser la place prise par les savoirs et les questionnements intéressant l’anthropologie dans le cadre des travaux liés au développement de l’emblématique dans la première moitié du XVIe siècle. Via l’étude de divers emblèmes composés notamment par André Alciat, Guillaume de La Perrière, Barthélemy Aneau ou Pierre Coustau, il s’attache à démontrer non seulement les liens entre emblématique, étude des rites antiques et analyse de différents phénomènes sociaux et humains, mais (…)
Gaëlle Demelemestre, Les Dominicains et les Indiens
La conquête du Nouveau Monde a très rapidement suscité dans l’Espagne du XVIe siècle de violents débats, centrés autour de deux interrogations majeures portant sur le droit des Espagnols à la conquête et à la domination des Indes et sur leur droit à réduire les Indiens à l’esclavage. Pour y répondre, les théologiens et juristes espagnols de l’ordre de saint Dominique ont procédé à deux grandes innovations, que le présent article entreprend de développer. La première a été d’appuyer et de conforter leur (…)
Grégoire Holtz, De l’« ensauvagement » à l’observation participante : archéologie d’une catégorie anthropologique
Cet article montre comment la notion d’observation participante, théorisée au XXe siècle, trouve ses origines dans les récits de voyages de la Renaissance qui expérimentent déjà l’enquête en immersion dans des sociétés étrangères. Si la légitimité de ces témoignages est héritée du paradigme judiciaire, les écrits juridiques empruntent réciproquement de nombreuses références aux récits pré-ethnographiques pour autoriser leur propos. Ces premières formes d’observation participante sont à la fois légitimées (…)
Andrea Daher, Le Sauvage convertible dans l’alliance amicale franco-tupi (XVIIe siècle)
Ce texte porte sur l’inscription des « codes relationnels » établis avec les Indiens Tupinamba dans les récits des capucins Claude d’Abbeville et Yves d’Évreux, au début du XVIIe siècle, dans une perspective comparative par rapport au livre du huguenot Jean de Léry, dont ils sont tributaires. Il s’agit de répondre à la question de l’historicité de la notion de sympathie, dans la mise en place de critères d’identification (atribution de similitude) et de relation (hiérarchie) entre les hommes. (…)
Céline Roynier, L’anthropologie et le droit dans les conflits historiographiques de l’Angleterre prémoderne : l’exemple du Philadelphus de R. Harvey (1593)
Richard Harvey, astrologue anglais du XVIe siècle, est un auteur assez méconnu. Pourtant, c’est dans son texte intitulé Philaldelphus, paru en 1593, qu’apparait pour la première fois en langue anglaise le terme d’« anthropology ». L’objet de cet article est de tenter de dégager le sens dans lequel est employé ce terme – qui est défini par l’auteur comme l’étude de la généalogie et des actes des personnes – à partir des éléments culturels de l’époque et notamment, d’éléments de culture juridique ainsi (…)
Gilduin Davy, Par-delà les brumes du Nord : remarques sur la caractérologie juridique dans l’Historia om de nordiska folken d’Olaus Magnus (1555)
À bien des égards, Olaus Magnus – comme son frère Johannes – peut être considéré comme un père du gothicisme, entendu comme un mouvement d’idée engendrant une nouvelle approche anthropologique du Nord. Son Historia om de nordiska folken amorce en effet une nouvelle perception des peuples scandinaves (principalement les Suédois) dans laquelle est mis en lumière tout un faisceau de valeurs primaires qui configurent leur identité à la fois politique et juridique commune. En tout état de cause, sa (…)
Jean-Frédéric Schaub, Le sang, notion politique et régulateur social sous l’Ancien Régime. Pour une histoire longue de la race
Un des arguments des historiens qui avancent que la question raciale ne prend forme qu’à l’époque contemporaine consiste à montrer que l’évocation du sang est métaphorique avant l’avènement du racisme dit scientifique. Il se serait agi d’évoquer la place de l’identité lignagère à travers une image, celle du sang qui coule de génération en génération. Le présent article, s’appuyant sur des sources à la fois normatives et littéraires, entend montrer au contraire que, dès la fin du Moyen Âge, le sang réel (…)
Marie-Clarté Lagrée, Des apprentis anthropologues au Levant à la fin du XVIe siècle (Nicolay, Regnault, Giraudet, Villamont) : conditions de contact et questionnement
En s’appuyant sur quatre voyageurs français de la seconde moitié du XVIe siècle qui se sont rendus au Levant et ont publié leur récit, cet article étudie la vision anthropologique qui pouvait être la leur. Après avoir présenté les conditions de contact, d’un point de vue juridique et diplomatique, et avoir démontré que ces occasions étaient réelles, cette étude souligne la force de la croyance en l’unité du genre humain et avance que l’intérêt des voyageurs se porte non sur l’homme, mais davantage (…)
Varia
Carlos Petit, John H. Wigmore and European Culture in the Progressive Era
Nous nous intéressons ici aux initiatives de John Henry Wigmore (1863-1943), doyen de la faculté de droit de la Northwestern University. Depuis le début du dernier siècle, Wigmore a promu plusieurs collections (en anglais) d’œuvres de renommés juristes européens, en matiére du droit pénal, de l’histoire du droit, bref, de la philosophie du droit. Ces pages proposent des clefs pour procéder à une interprétation des collections et pour déveler les stratégies adoptées dans une dynamique de (…)
Page créée le lundi 17 juin 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.