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Appel
Date limite de soumission : mercredi 31 janvier 2018
Les propositions de communications pourront porter sur les deux espaces/temps couverts par le colloque : le contexte colonial et le contexte post-colonial, dans les sociétés en décolonisation comme dans les États colonisateurs. Sans être limitées à la liste suivante, les communications pourront aborder principalement plusieurs thématiques :
Les débats et les pratiques d’éducation des enfants, de la formation des jeunes, des mouvements de jeunesse, des loisirs et les modèles et systèmes d’encadrement ;
Les campagnes de santé publique et leurs acteurs, la prévention et le traitement de la délinquance juvénile ;
La dimension genrée des prises en charge des enfants, les adoptions d’enfants nés dans les colonies ;
L’Empowerment des jeunes en situation coloniale et post-coloniale, leurs engagements militants, leur enrôlement politique et idéologique ;
L’accès aux droits, à la nationalité et à la citoyenneté.
Une approche par les représentations est évidemment possible.
Les parcours de vie et les mémoires des personnes concernées ainsi que leurs constructions subjectives constituent un thème privilégié.
Les propositions de communication, en français ou en anglais (une page maximum), sont à adresser avant le 31 janvier 2018, accompagnées d’un court CV à yves.denechere chez univ-angers.fr et blandine.charrier chez univ-angers.fr
Il ne sera pas demandé de frais d’inscription aux communicants ; l’organisation prendra en charge leur hébergement et leurs repas.
Organisation :
Yves Denéchère, professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers, directeur du CERHIO (FRE CNRS), responsable scientifique du programme EnJeu[x]
Blandine Charrier, coordinatrice du programme EnJeu[x]
Comité scientifique international :
Nicolas Bancel (Université de Lausanne)
Raphaëlle Branche (Université de Rouen)
Christina E. Firpo (California Polytechnic State University)
David M. Pomfret (The University of Hong Kong)
Margarida Calafate Ribeiro (Universidade de Coimbra)
Emmanuelle Saada (Columbia University)
Colloque
27-28 juin 2018 (Université d’Angers, France)
Programme et lien pour l’inscription (gratuite mais obligatoire) sur les sites du laboratoire TEMOS et du programme de recherche EnJeu[x]
Une exposition réalisée par Sophie Hochart, consacrée aux enfants eurasiens et intitulée « Le déracinement silencieux », sera présentée dans le cadre du colloque.
Colloque international bilingue (anglais-français) organisé les 27 et 28 juin 2018 par EnJeu[x] & CERHIO - Université d’Angers
Si la jeunesse a joué un rôle important dans la construction des empires coloniaux, elle est également un enjeu essentiel de la décolonisation. Les processus d’émancipation des peuples colonisés au second XXe siècle posent en effet avec force la question sociale et politique de l’enfance et de la jeunesse en contexte colonial et post-colonial, dans les pays devenus indépendants comme chez les anciens colonisateurs. Dans un ensemble complexe de questions politiques et diplomatiques, économiques et sociales, démographiques et populationnistes, philosophiques et religieuses, les enjeux coloniaux et post-coloniaux de l’enfance et de la jeunesse ont produit des biopolitiques spécifiques.
Les projets coloniaux ont attribué une forte importance socio-politique à la prise en charge d’enfants et d’adolescents abandonnés à leur sort pour des raisons économiques ou racialistes. Les présences européennes en Asie et en Afrique ont généré des relations amoureuses ou forcées, passagères ou durables d’où naquirent des métis, devenus sujets de politiques de la race mises en œuvre par les États. Contre les engagements politiques anticolonialistes de la jeunesse, les pouvoirs coloniaux ont déployé une action sociale autant qu’ils ont mobilisé leurs appareils coercitifs et répressifs. L’indépendance des colonies approchant, « sauver » des enfants devint un objectif des promoteurs de sociétés coloniales « nouvelles ». Espérant repousser des échéances de plus en plus inéluctables et/ou prolonger l’aventure coloniale, les thuriféraires du colonialisme ont organisé des migrations forcées – présentées parfois comme des « rapatriements » – de milliers d’enfants d’Asie et d’Afrique vers l’Europe. Des mères ont été séparées de leurs enfants, des pères ont été ignorants du sort de leurs enfants et de celui de leurs mères, des fratries ont été séparées, des enfants ont été déracinés.
L’étude de ces différents processus – à l’instar des Colonial and Post-colonial Studies – interroge les cultures post-coloniales et les articulations entre décolonisation et colonisation, les prolongements de celle-ci dans celle-là. La dimension biopolitique est également très prégnante dans les politiques d’intégration/assimilation, l’acquisition de la nationalité et de la citoyenneté, l’assignation des enfants et des jeunes en tant que traits d’union avec la colonie perdue. Enfants et jeunes ont été sujets de politiques voulues ou soutenues par des biopouvoirs et mises en œuvre par des protagonistes divers : armées, associations, humanitaires, colonialistes, militants, simples citoyens...
Les réalités complexes qui entrent dans la thématique du colloque peuvent être étudiées à partir de sources très variées. Outre les archives publiques qui reflètent les différentes politiques menées, les sources écrites et orales d’associations ou d’autres organisations permettent de cerner les rôles d’acteurs non-étatiques. Les paroles, plus ou moins critiques, de celles et de ceux qui sont les premières personnes concernées par cette histoire – c’est-à-dire les enfants et les jeunes eux-mêmes – sont irremplaçables et seront convoquées lors du colloque.
PROGRAMME
Mercredi 27 juin
9h30 : Introduction Yves DENÉCHÈRE, Professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers, TEMOS CNRS, Directeur du programme EnJeu[x]
Séance 1 : Enjeux de l’éducation et de l’instruction sous la présidence de Marie SALAUN, Professeure à l’Université Paris Descartes
9h45 : Michel CHRISTIAN, Chercheur FNRS : Le développement de l’éducation préscolaire en Afrique francophone au prisme des organisations internationales
10h05 : Sofiane BOUHDIBA, Professeur de démographie, Université de Tunis : Le français à l’école dans la Tunisie postcoloniale : état des lieux et perspectives
11h00 : Véronique FRANCIS, Maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, Université d’Orléans, CREF, et Padma RAMSAMY-PRAT, Docteure en sciences de l’éducation, Conservatoire National des Arts et Métiers : Transmissions de l’histoire familiale dans les familles de descendants d’engagés et de renonçants. Perspectives de l’approche biographique.
11h20 : Christine EVAIN, Maîtresse de conférences en anglais, École centrale de Nantes : « The Children’s Reading Tent » : une politique post-coloniale en réponse à la violence en Ouganda
Séance 2 : Batailles autour des enfants métis sous la présidence de Nicolas BANCEL, Professeur à l’Université de Lausanne
13h45 : Rachel JEAN-BAPTISTE, Associate Professor of History, University of California Davis : Wards of the State : Métis Children and Colonial State Welfare in Twentieth Century Colonial French Africa
14h05 : Françoise BLUM, Ingénieure de recherche, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, CNRS Centre d’histoire sociale du XXe siècle : Les enfants métis de Monseigneur Augouard à Brazzaville (1921-1954)
14h45 : Alvine Henriette ASSEMBE NDI, Département d’Histoire, Université de Yaoundé 1 : Statut, droits et intégration des enfants métis au Cameroun français (1930-1959)
15h05 : Budagwa ASSUMANI, auteur de Noirs-Blancs, Métis : la Belgique et la ségrégation des Métis du Congo belge et du Ruanda-Urundi 1908-1960 : Vers la reconnaissance de la ségrégation ciblée et des enlèvements forcés des enfants métis nés durant la période coloniale belge au Congo, Rwanda et Burundi
16h15 : Alice VOISIN, Doctorante en histoire contemporaine, ENS de Lyon, LARHRA : Les centres d’accueil en France : un lieu de formation pour les jeunes eurasiens ?
16h35 : Yves DENÉCHÈRE, Professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers, TEMOS CNRS : Le projet postcolonial de la Fédération des Œuvres de l’Enfance française d’Indochine (1949-1983)
- 17h15 : Sophie HOCHART, auteure et photographe documentaire / Vernissage de l’exposition « Le déracinement silencieux »
Jeudi 28 juin
Séance 3 : Formes d’encadrement et de contrôle de la jeunesse sous la présidence d’Yves DENÉCHÈRE, Professeur à l’Université d’Angers
9h00 : Christine CHEVALIER-CARON, Doctorante en histoire contemporaine, Université du Québec à Montréal, coordonnatrice du groupe de recherche Histoire, femmes, genre, et migrations : Femmes et éducation au Maroc de 1930 à 1962
9h20 : Luc CAPDEVILA, Professeur d’histoire contemporaine, Université de Rennes 2, UMR CNRS ARENES : Instruire les filles et les adolescentes dans le prolongement du plan de Constantine : l’action des monitrices du service de formation des jeunes en Algérie, 1958-1962
10h00 : Nicolas BANCEL, Professeur ordinaire d’histoire contemporaine, Université de Lausanne, CHRIM : Un outil de contrôle (bio)politique ? Les centres culturels en Afrique occidentale française (1953-1960)
- 11h00 : Elisa PROSPERETTI, Doctorante en histoire contemporaine, Princeton University : L’Aventure 46 : The Afterlife of Houphouët-Boingy’s Educational Insurgency
11h20 : Jacob TATSITSA, Doctorant en histoire contemporaine, Université d’Ottawa : Résistances et accommodements des jeunes subalternes à la construction de la Françafrique : le cas de la Jeunesse démocratique camerounaise, 1955-1971
12h00 : Romain TIQUET, Postdoctorant en histoire contemporaine, Université de Genève : Encadrement de la « jeunesse » et Service Civique national au Sénégal : l’expérience limitée de Savoigne (1960-1968)
12h20 : Sylvère OKALA, Doctorant en histoire contemporaine, Université Paris 8, IDHES et Julien MEDZA, Doctorant en histoire contemporaine, Université de Yaoundé 1 : L’insertion socio-professionnelle de la jeunesse à l’épreuve de la construction du sentiment national au Cameroun postcolonial : cas du village pionnier d’Obala (1963-1973)
Séance 4 : Formation et engagement politiques sous la présidence de Luc CAPDEVILA, Professeur à l’Université Rennes 2
14h15 : Karine RAMONDY, Docteure en histoire contemporaine, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR CNRS SIRICE
La fabrique des leaders en Afrique centrale, une « aventure ambiguë » - Etude comparée (1930-1961)
14h35 : Héloïse KIRIAKOU, Doctorante en histoire contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IMAF
L’autonomisation des organisations de jeunesse au Congo entre 1958 et 1968
15h10 : Romain ROBINET, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université d’Angers, TEMOS CNRS
Une jeunesse en situation postcoloniale ? La Confédération nationale des jeunes indigènes dans le Mexique des années 1940-1950
15h30 : Stéphanie GUYON, Maîtresse de conférences en science politique, Université de Picardie Jules Verne, CURAPP-ESS
Engagements étudiants et luttes de décolonisation en Guyane (1970 - fin des années 1980) : engagement, désengagement et reconversion
- 16h05 : Marie SALAUN, Professeure en anthropologie de l’éducation, Université Paris Descartes, CANTHEL
De « citoyens indigènes » à « Français de Polynésie » : les enjeux de la nationalisation de la jeunesse polynésienne au temps de l’Union française (1946-1960)
16h25 : Karine SITCHARN, Doctorante en histoire contemporaine, ENS Paris
L’engagement de la jeunesse antillaise des années 1950 aux années 1970 : l’affirmation d’une identité blessée dans un contexte de colonisation sans « nom »
17h00 : Conclusions
Page créée le lundi 6 novembre 2017, par Dominique Taurisson-Mouret.