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Conférences-débat : Du Code Noir au Chlordécone. L’héritage colonial, ou du "monstre" juridique au "monstre" chimique (Université Antilles-Guyane, 5 et 14/06/2013)

Conférences-débat des 5 juin (BU de St Claude) et 14 juin (BU de Fouillole) prochains (à partir de 18h) sur le thème : Du Code Noir au Chlordécone. L’héritage colonial, ou du "monstre" juridique au "monstre" chimique

Du Code noir au Chlordécome. Programme

Le propos sera de montrer - textes historiques à l’appui (notamment un mémoire du roi aux administrateurs de La Martinique de janvier 1765) - que du Code Noir au Chlordécone, prévaut aux Antilles françaises la même logique "coloniale", malgré l’apparente "décolonisation".

Cette attitude, fondée sur la subordination économique de la colonie à sa métropole, en instaurant un modèle agricole fondé sur l’exportation commerciale et non la satisfaction des besoins locaux et le développement de l’économie locale, a dans les deux cas conduit à deux "monstres", l’un juridique, l’autre chimique, par le même processus de dérogation au droit commun national.

En effet, l’esclavage a été implanté et légalisé dans les colonies en contravention manifeste - et pleinement assumée par le pouvoir central - avec le droit commun du royaume. Il a été de plus rétabli en 1802 en toute illégalité, après le retour des territoires antillais dans le statut colonial - et donc dérogatoire - en 1799.

Or, même si l’esclavage comme institution légale et mode de production a été aboli (1848), et même si le statut administratif et politique a été transformé en département (1946), le modèle agricole antillais n’a pas été "décolonisé", et a conduit, pour des raisons commerciales, à partir des années 1950, à l’utilisation massive de pesticides générateurs d’une pollution massive et durable des sols, des animaux et des populations, avec le soutien actif de l’Etat, qui a autorisé l’épandage aérien même pour des produits interdits sur le sol hexagonal comme l’était le Chlordécone après 1990, et qui continue à le faire en contravention du droit européen et d’une décision du Tribunal administratif de Basse-Terre. C’est donc toujours cette même attitude "coloniale" de dérogation juridique négative au droit commun - voire au droit tout court - qui prévaut.

Finalement, après l’esclavage et la traite, c’est un autre "crime contre l’humanité", généré par la même logique coloniale, et tout aussi ravageur et meurtrier, qui a été perpétré dans les Antilles françaises, et qui continue à l’être sous nos yeux.

Contact :

Jean-François NIORT, Maître de conférences à l’Université des Antilles et de la Guyane

Faculté des Sciences juridiques et économiques de la Guadeloupe

Responsable du département Histoire du CAGI

Fondateur et animateur du GREHDIOM


Page créée le lundi 3 juin 2013, par Dominique Taurisson-Mouret.


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