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Appel
Date limite de soumission : lundi 30 septembre 2019
Pourquoi organiser un colloque sur Bouaké ? La singularité de cette ville justifie le recours à un pareil moyen de mobilisation de capacités intellectuelles. Localisée en pays baoulé situé au centre de la Côte d’Ivoire, cette ville se distingue, depuis la période coloniale, par une renommée qui s’étend au-delà des frontières de ce pays. Le monde baoulé a été et reste non seulement un lieu de brassage de populations venant de divers horizons mais aussi un important carrefour commercial. La mise en service du chemin de fer, intervenue dès 1912, y a favorisé l’affluence de travailleurs allogènes, originaires des pays de la sous-région (Sénégal, Soudan français devenu Mali, Haute-Volta appelée par la suite Burkina-Faso, Guinée française dénommée ensuite Guinée-Conakry, Togo, Dahomey devenu Bénin). Ce foyer d’immigration accueille même des acteurs de la migration internationale tels que les Syro-Libanais que d’aucuns assimilent à la 63e ethnie de la Côte d’Ivoire en raison de l’importance de sa population : plus de 100.000 habitants. La présence française n’a pas été non plus négligeable. En effet, le pays baoulé a fonctionné pour des ressortissants de l’ex- « métropole » comme un foyer de maximisation des plus-values. Étaient censés en bénéficier, non seulement les sociétés commerciales et industrielles, mais aussi ceux qu’on appelait les Petits Blancs et d’autres acteurs. Le dénominateur commun de ces deux dernières catégories d’immigrants européens réside dans le fait qu’ils ont été soucieux d’intégrer le monde des élites économiques qui sont toujours promptes à ériger la cupidité et la transgression à la fois en étendards et moyens de réussite.
Bouaké a été et est encore un lieu de tolérance et de dynamisme religieux. L’islam, le christianisme et les autres religions y sont fortement présentes depuis la période coloniale. Son paysage urbain porte les symboles architecturaux des appartenances confessionnelles de ses habitants. Églises, temples et mosquées constituent son patrimoine sacré. L’agenda religieux qui est déroulé dans ces lieux de prière, participe de l’animation culturelle de la ville.
Bouaké a été et reste la principale agglomération du pays baoulé où s’effectue l’accumulation de richesses matérielles. Après avoir détrôné des cités marchandes comme Marabadiassa, la ville devient une métropole économique. Son essor qui rime avec l’expansion du cotton belt, procède surtout de la transformation en réservoirs de main-d’œuvre de quelques colonies de l’hinterland aoefien (Haute-Volta et Soudan français) et du Nord ivoirien. Foyer industriel et siège de second rang des administrations déconcentrées, Bouaké fait figure de site d’observation des politiques d’aménagement urbain, des dynamiques d’urbanisation non contrôlée qui cachent mal les désirs de ville des populations évoluant dans ses marges territoriales. Le gonflement des effectifs de population de cette métropole urbaine résulte de la présence multipliée de ceux qui migrent en ville pour espérer y accéder à la fortune et au bien-être social. Leur vécu quotidien contribue à faire de Bouaké un lieu de vie où se solidifient à la fois les logiques de l’interculturalité et de la multiculturalité.
Bouaké, c’est aussi la « rivale » d’Abidjan par son architecture, la densité de population, l’animation des artères magnifiées par de célèbres orchestres (comme Aboliba Djazz, l’OFI et l’Éléphant Noir), le dynamisme de la vie sportive et culturelle. Ses grandes rues, sa piscine, son carnaval et sa foire commerciale ont inscrit dans la durée sa vocation de destination privilégiée, son statut d’établissement humain doté d’une forte attractivité. Sur les plans sportif et éducatif, aucune ville autre que la métropole abidjanaise ne pouvait rivaliser avec elle.
Bouaké, qui a servi de tête de pont de la conquête coloniale du pays baoulé, se distingue aussi sur le plan politique par le charisme de leaders comme Djibo Sounkalo, compagnon d’Houphouët-Boigny. Les mandats successifs de maire obtenus par son leader local à la tête du pouvoir municipal ont contribué à changer la ville tant dans sa morphologie que dans le façonnement de la vie sociale et culturelle. L’érection en 1983 de Yamoussoukro en capitale politique de la Côte d’Ivoire n’a point érodé le prestige de Bouaké. La ville est restée attractive. Dans l’imaginaire collectif, elle garde son côté attachant. C’est en partie, à cause de cette attractivité qu’elle a retenu à plusieurs reprises l’attention des géographes du fait urbain. Il reste aux historiens à leur emboîter le pas. Autrement dit, l’écriture de l’histoire de ce foyer de peuplement urbain se pose en termes de nécessité et d’urgence. Mieux encore, les dynamiques de changement et les changements qu’il abrite, justifient l’ouverture d’un vaste chantier de recherches et l’organisation d’échanges autour des résultats des recherches entreprises.
La crise politico-militaire, déclenchée en 2002 et traduite par l’occupation de Bouaké et son contrôle par les forces opposées au pouvoir central, a donné lieu à une accélération de changements. L’attestent le rapatriement de centaines d’Occidentaux (Européens et Américains), la coupure des liens économiques avec le sud du pays, les déplacements de populations, les destructions de biens immobiliers qui provoquent l’enlaidissement des paysages urbains, la fermeture d’unités de production, l’expansion du chômage et de la pauvreté, la récurrence de l’insécurité, etc.
En dépit de ce tableau sombre, Bouaké a gardé son rang de seconde métropole urbaine de la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, elle offre l’image d’un lieu de vie où la reconstruction porte aussi bien sur le patrimoine matériel que sur la psychologie. Cette ville qui exhibe encore les stigmates de la guerre civile et les souvenirs douloureux racontés difficilement par ses habitants, se présente comme un excellent site d’observation des nouvelles inflexions de la Côte d’Ivoire contemporaine.
Avec près de 100 ans d’existence, la ville de Bouaké fait figure d’excellent terrain d’enquêtes à investir pour produire de nouvelles réflexions, tester la fiabilité de nouvelles sources de collection de données, proposer des analyses sur différents objets dont celui afférent à la vocation de ville d’intégration reconnue à Bouaké. Ce qui aidera au raffermissement des liens sociaux brisés par la crise socio-politique. Avec l’ouverture d’un pareil chantier d’enquêtes et d’écriture sur le fait urbain en pays baoulé, il est aussi question, non seulement de parier sur le partage d’expériences à mettre à profit par les décideurs politiques et administratifs chargés de conduire les politiques publiques de la ville, mais aussi et surtout de contribuer, plus que jamais, à faire de l’université Alassane Ouattara un acteur citoyen incontournable dans la quête de la renaissance de Bouaké.
La prise en compte de la séquence coloniale et de la post-colonie fonde la nécessité de mettre en dialogue différents spécialistes des sciences sociales. Même si les historiens sont les premiers producteurs de savoirs interpellés au regard des épaisseurs des temporalités ciblées, ce colloque s’inscrit dans la perspective de promouvoir la quête pluridisciplinaire du savoir. En somme, avec ce colloque, des chercheurs se réclamant de l’histoire, de la géographie, de la sociologie, de la littérature, etc., sont conviés à échanger sur le passé, le présent et les prémices du futur de Bouaké.
Axes des contributions scientifiques
Axe 1 : Origines, migrations, peuplement et gestion coloniale de la ville
Axes 2 : Société urbaine, religions, changements sociaux
Axe 3 : Aménagement urbain, architecture, arts et loisirs
Axe 4 : Activités économiques, relations entre la ville et les campagnes
Axe 5 : La vie politique et ses acteurs
Axe 6 : L’expérience de guerre de la période 2002-2010
Axe 7 : Sortie(s) de crise, perspectives de reconstruction.
Modalités de soumission des textes
Les propositions de communications doivent s’inscrire dans l’un des axes thématiques susmentionnés. Elles sont attendues à colloquesurbouake2020 chez gmail.com
Les chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et toutes les autres personnes intéressées par le présent appel sont invités à soumettre un résumé en langue française. Le résumé doit comporter 300 mots au maximum suivi de cinq mots clés. Rédigé en Arial Narrow 12, il doit comporter l’axe choisi, le nom et prénoms de l’auteur, le grade, le laboratoire ou le département et l’institution de rattachement de l’auteur ou toute autre information permettant de mieux faire connaissance avec l’auteur.
Calendrier du colloque
30 Septembre 2019 : Date limite de soumission des résumés.
15 Octobre 2019 : Avis du comité scientifique aux auteurs.
31 Décembre 2019 : Date limite d’envoi des articles. Pour la présentation des articles, se conformer aux normes du Cames.
11-13 mars 2020 : dates de tenue du colloque
Frais de participation au colloque
Enseignants-chercheurs/ chercheurs : 50.000 F Cfa (77 euros)
Étudiants : 20.000 F Cfa (31 euros)
Autres intervenants : 30.000 F Cfa (46 euros)
Les frais de voyage sont à la charge des participants. Néanmoins, le Comité d’organisation du colloque assurera l’hébergement à Bouaké des participants venant hors de la Côte d’Ivoire.
Nb : Les actes du colloque feront l’objet de publication.
Membres
Prof. LATTE Egue Jean Michel, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. FAYE Ousseynou, historien, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal)
Prof. MOUCKAGA Hugues, historien, Université Omar-Bongo de Libreville (Gabon)
Prof. AKA Kouamé, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. ALLOU Kouamé René, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. LOUCOU Jean Noël, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. OUATTARA Tiona Ferdinand, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. KOUASSI Kouakou Siméon, archéologue, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. BANTENGA Willy Moussa, historien, Université Joseph Ki-Zerbo Ouaga I (Burkina-Faso)
Prof. GOUMGNIMBOU Moustapha, historien, Université de Ouagadougou (Burkina-Faso)
Prof. KY Jean Célestin, historien, Université Joseph Ki-Zerbo (Burkina-Faso)
Prof. MANDÉ Issiaka, historien, Université du Québec (Montréal-Canada)
Prof. KONATÉ Doulaye, historien, Université de Bamako (Mali)
Prof. GOERG Odile, historienne, Université de Paris 7 (France)
Prof. KLAUS Van Eickels, Université de Bamberg (Allemagne)
Prof. GBODJE Sekré Alphonse, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. SANGARE Souleymane, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. POAME Lazare Marcelin, Philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. ADJA Kouassi Jules, germaniste, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. ALOKO Jerôme, géographe, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. BAH Henri, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. BROU Emile, géographe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. COFFIE-BIKPO Célestine, géographe, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Prof. DJAKO Arsène, géographe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. FIE Doh Ludovic, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. KONE Issiaka, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. KOUASSI Edmond, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. KOUASSI N’Goran François, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. MINDIE Manhan Pascal, lettres modernes, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. N’GORAN-POAME Marie Laurence Léa, linguiste, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. OUATTARA Azoumana, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Prof. TRO Deho, lettres modernes, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Comité de lecture
Dr BEKOIN Tanoh Raphaël, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr BAMBA Mamadou, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr BRINDOUMI Attah Kouamé Jacob, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr CAMARA Moritié, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr GOLE Koffi Antoine, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr BINATE Issouf, historien, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr AKA Adou, historien, Université Lorougnon Jean Guédé (Côte d’Ivoire)
Dr AKMEL Meless Siméon, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr PARE Moussa, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr ASSANVO Mian Kassy Newson Mathieu, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr KONIN Sévérin, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr CISSE Chikouna, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr SAWADOGO Mathias, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr ASSI-KAUDJIS Narcisse Bonaventure, géographe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr DOUDOU Dimi Théodore, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr KANGA Konan Arsène, lettres modernes, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr KOFFI Ehouman René, lettres modernes, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr KOFFI Yao Julius, géographe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr KONATE Namoud, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr KRA Walter Kouamé, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr LOUKOU Alain François, géographe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr MAZOU Gnazegbo Hilaire, sociologue, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr N’GUESSAN Mohamed Boubacar, historien, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)
Dr OULAI Jean Claude, communication, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr TRAORE Grégoire, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Dr YEO Kolotioloma Nicolas, philosophe, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)
Comité d’organisation
Responsable
Dr. BEKOIN Tanoh Raphaël, Maître de conférences, Département d’Histoire /UAO
Membres
Dr BRINDOUMI Attah Kouamé Jacob, Maître de conférences, Département d’Histoire /UAO
Dr GOLE Koffi Antoine, Maître de conférences, Département d’Histoire /UAO
Dr KOBI Abo Joseph, Maître Assistant, Département d’Histoire /UAO
Dr AGOH Akabla Florentine épouse KOUASSI, Maître Assistante, Département d’Histoire /UAO
Dr M’BRAH Kouakou Désiré, Maître Assistant, Département d’Histoire /UAO
Dr ESSOH Nome Rose de Lima épouse SORO, Maître Assistante, Département d’Histoire /UAO
Colloque
Du 11 au 13 mars 2020 (Bouaké, Côte d’Ivoire)
Page créée le samedi 10 août 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.