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Appel à contributions pour un dossier thématique à paraître dans le n° 24 de Terrains & Travaux : Les Outre-mer français : une catégorie politique à l’épreuve du terrain

Appel à contribution : Les Outre-mer français : une catégorie politique à l’épreuve du terrain pour un dossier thématique à paraître dans le n° 24 de Terrains & Travaux

La catégorie administrative et politique « Outre-mer » est en apparence aisée à identifier et à manier. Elle réfère néanmoins à des entités singulières parfois difficilement comparables entre elles. À quel titre envisager des comparaisons ou des analyses croisées pour les Outre-mer ? La pertinence de cette catégorie peut-elle être pensée au-delà – voire en dehors – d’une problématique strictement statutaire ? Ce dossier thématique de Terrains & Travaux se propose de regrouper des contributions empiriques éclairant d’un jour nouveau les connaissances sur les Outre-mer. L’objectif est de mettre à l’épreuve du terrain les catégorisations étiques, en faisant le pari que le renouveau actuel des recherches inspirées des postcolonial studies, des subaltern studies, ou, plus largement, qui intègrent les réverbérations contemporaines de la situation coloniale, permettent d’analyser à nouveaux frais les rapports inégaux entre Hexagone et Outre-mer.

Argumentaire :

Produits d’une histoire coloniale complexe, les Outre-mer français actuels sont des territoires rattachés à la République française selon des modalités et des temporalités différenciées. Officiellement pluralisée depuis l’année des « Outre-mer » en 2011, cette dénomination engage à prendre en compte à la fois la distance géographique de ces territoires vis-à-vis de l’Hexagone, et leur hétérogénéité sociale, culturelle, linguistique, politique et statutaire.

La catégorie administrative et politique « Outre-mer » est en apparence aisée à identifier et à manier. Elle réfère néanmoins à des entités singulières parfois difficilement comparables entre elles. Dans les disciplines que sont par exemple l’anthropologie, l’histoire, l’économie, la sociologie, ou encore la linguistique, le traditionnel découpage aréal raccroche chaque territoire à son environnement géographique immédiat plutôt qu’au point d’ancrage administratif qu’est l’Hexagone : « la Caraïbe », « l’Océan indien », « le Pacifique Sud » sont ainsi construits comme les cadres et contextes pertinents pour l’analyse. Si les Outre-mer apparaissent comme différant tous de l’Hexagone – le partage de cette altérité de statut vis-à-vis de la France métropolitaine les constituant précisément en catégorie politique – ils sont également présentés comme autant de cas irréductibles les uns aux autres, ce qui trouble l’apparente homogénéité de ce à quoi réfère la dénomination administrative et politique.

Dès lors, à quel titre envisager des comparaisons ou des analyses croisées pour les Outre-mer ? La pertinence de cette catégorie peut-elle être pensée au-delà – voire en dehors – d’une problématique strictement statutaire ? Il semble que oui, si l’on considère par exemple les récentes manifestations contre « la vie chère » qui ont traversé les Outre-mer (Guadeloupe, La Réunion, Nouvelle-Calédonie, Mayotte notamment), ou encore le vote d’une loi mettant fin à la vente dans les Outre-mer de produits alimentaires plus sucrés que leurs équivalents hexagonaux : ces faits sociaux et politiques contribuent à rassembler sous une même bannière des territoires dont les populations reconnaissent le partage d’une expérience commune, et revendiquent en conséquence des droits identiques entre eux, et identiques à ceux dont bénéficient les Français résidant dans l’Hexagone. De même, le travail autour de notions telles que « départementalisation », « créolisation » ou encore « situation post-coloniale » vient questionner l’idée d’une expérience ultra-marine commune, y compris dans l’Hexagone, revendiquée par les populations, et qui justifierait la dénomination « Outre-mer » comme référent unifié. Le statut juridique ne dit en effet pas tout des liens qui unissent l’Hexagone à ses Outre-mer, ni des processus traversant les Outre-mer entre eux, et à l’intérieur de chacun d’eux. On ne peut par exemple réduire les Outre-mer au destin commun d’une départementalisation, dont on connaîtrait à l’avance les modalités en s’appuyant sur les parangons que constitueraient de ce point de vue les anciennes sociétés d’esclavage (en particulier les Antilles et La Réunion) ou bien en assumant que de tel changement de disposition statutaire résulterait systématiquement telle conséquence sociale.

Ce dossier thématique de terrains et travaux se propose de regrouper des contributions empiriques éclairant d’un jour nouveau les connaissances sur les Outre-mer. L’objectif est de mettre à l’épreuve du terrain les catégorisations étiques, en faisant le pari que le renouveau actuel des recherches inspirées des postcolonial studies, des subaltern studies, ou, plus largement, qui intègrent les réverbérations contemporaines de la situation coloniale, permettent d’analyser à nouveaux frais les rapports inégaux entre Hexagone et Outre-mer. La revue accueille pour ce dossier des contributions issues des disciplines des sciences humaines et sociales (sociologie, linguistique, histoire, économie, anthropologie, science politique…), prenant appui sur des enquêtes empiriques soigneusement documentées. Elles pourront notamment se focaliser sur l’Etat et ses dispositifs, ou encore observer les mises en œuvre locales produites par les acteurs politiques et institutionnels et leurs publics, par exemple dans les champs des politiques éducatives, médico-sociales ou migratoires. Les contributions intégrant une approche multidimensionnelle des inégalités sur le terrain des Outre-mer sont particulièrement bienvenues. La revue accueille également des notes critiques sur le thème.

Modalités de soumission :

Les articles, de 40 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris) et les notes critiques, de 25 000 signes maximum, accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais), devront parvenir sous forme électronique (format Word, cf. indications ci-dessous pour la mise en forme des textes) aux coordinateurs du numéro,
avant le 10 décembre 2013,

aux adresses des responsables scientifiques :

- Elise Lemercier : elise.lemercier chez univ-rouen.fr
- Valelia Muni Toke : valelia.muni_toke chez ird.fr
- Elise Palomares : elise.palomares chez univ-rouen.fr

La revue accueille par ailleurs des articles hors dossier thématique (40 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à Anne Revillard : anne.revillard[a]gmail.com

Mise en forme des textes pour une première soumission à terrains & travaux :

Document au format Word (.doc) en Times 12, interligne simple ; 2 niveaux hiérarchiques de titres, non numérotés : titres de parties en gras, sous-titres en italiques

Pour les normes de présentation des références bibliographiques, se référer à un numéro récent de la revue : http://www.cairn.info/revue-terrain...


Page créée le jeudi 3 octobre 2013, par Dominique Taurisson-Mouret.


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