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Appel à contributions de la revue Cahiers d’études africaines : « Les Européens en Afrique. Formes et évolutions des mobilités européennes en Afrique »

Appel à contributions de la revue Cahiers d’études africaines. « Les Européens en Afrique - Formes et évolutions des mobilités européennes en Afrique » / « Europeans in Africa - Shapes and evolutions of Europeans mobility in Africa »

Appel à contributions : Les Européens en Afrique, Cahier d’études africaines

Ce numéro spécial des Cahiers d’études africaines voudrait apporter des éclairages sur les mobilités européennes en Afrique aussi bien dans leur historicité que leur actualité, aborder la diversité de leurs formes et logiques, culturelles et sociales, s’intéresser aux figures qui les incarnent, qu’il s’agisse de celles dont la mobilité est encadrée par une entreprise ou une institution comme celles qui, contrairement aux premières, ont négocié elles-mêmes les conditions de leur mise en mouvement et qui semblent dessiner les contours d’expériences migratoires originales. Ce dossier s’intéressera donc aux expatriés, coopérants, détachés mais également aux touristes au long cours, retraités, entrepreneurs, affairistes, artistes, militants et humanitaires attelés à diverses causes, « disoccupati » ou désaffiliés précaires en quête d’un avenir, etc., qu’ils soient ou non imaginairement ou familialement racinés dans les pays où ils font mobilité (enfants de migrants, de colons ou d’expatriés faisant retour).

Qu’ils aient été « voyageurs », « colons », « coopérants », « expatriés », « résidents » ou « touristes », les Européens en Afrique, y compris à l’époque pré-coloniale, n’ont fait que très rarement l’objet d’une attention anthropologique.

Il y a sans doute à cette négligence des raisons épistémologiques : les chercheurs sont culturellement trop proches de ceux qui sont souvent des collègues ou des « égaux », ou, lorsqu’ils adhèrent à la dénonciation du colonialisme et de ses « supports », peu enclins à voir dans ces « colons » autre chose que des ennemis de classe. Ils sont rarement assez « exotiques » ou assez « autochtones » pour mériter une ethnographie, laquelle ne commence qu’avec le tourisme et ses effets sur les sociétés locales (voir par exemple le numéro spécial des Cahiers d’Etudes Africaines, n°193-194, 2009/1-2).

Mais il y a sûrement aussi des raisons, toutes aussi méthodologiques, qui regardent la sociologie et l’ethnologie des circulations migratoires, souffrant nettement d’un tropisme Sud-Nord. Face à la figure du migrant pauvre en désir d’Europe, qui concentre l’essentiel de la recherche en matière migratoire, il est difficile de se représenter l’Européen quittant lui aussi sa terre natale en quête de profit économique, de revalorisation sociale, mais aussi d’exotisme, de qualité de vie ou encore de nouveau départ conséquent à des déceptions ou des impuissances de tous ordres.

Les mobilités des Européens vers l’Afrique augmentent pourtant, depuis ces dernières années, de façon significative et constante, et prennent des formes de plus en plus variées. Ces mobilités s’organisent de plus en plus loin des cadres de la coopération, du détachement ou de l’expatriation, autrement dit des mobilités missionnées par des institutions et, en tant que telle, protégées.

Ce dossier voudrait donc apporter des éclairages sur les mobilités européennes en Afrique aussi bien dans leur historicité que leur actualité, aborder la diversité de leurs formes et logiques, culturelles et sociales, s’intéresser aux figures qui les incarnent, qu’il s’agisse de celles dont la mobilité est encadrée par une entreprise ou une institution comme celles qui, contrairement aux premières, ont négocié elles-mêmes les conditions de leur mise en mouvement et qui semblent dessiner les contours d’expériences migratoires originales. Ce dossier s’intéressera donc aux expatriés, coopérants, détachés mais également aux touristes au long cours, retraités, entrepreneurs, affairistes, artistes, militants et humanitaires attelés à diverses causes, « disoccupati » ou désaffiliés précaires en quête d’un avenir, etc., qu’ils soient ou non imaginairement ou familialement racinés dans les pays où ils font mobilité (enfants de migrants, de colons ou d’expatriés faisant retour). Il y sera notamment question de leurs activités, des relations qu’ils construisent avec les sociétés locales, des imaginaires et des utopies qu’ils mobilisent dans leur mobilité, sans négliger l’histoire des mouvements antérieurs.

Axes thématiques

Sans limite de champ disciplinaire, nous proposons cinq sous-thèmes, non exclusifs et qui pourront être traités transversalement dans les contributions.

- Avant et après la migration : expériences et statuts

Quand certains s’expatrient pour le compte d’une multinationale, d’autres rencontrent l’amour au détour d’un voyage touristique, et d’autres encore rejoignent le pays d’origine de leurs parents (les « repats » au Ghana ou au Nigéria surtout, comme les ont nommés certains médias par exemple). On cherchera ici à décrire la pluralité des profils et la gamme des statuts sous lesquels vivent ces Européens, aussi bien que les conditions dans lesquels ils ont entrepris et négocié leur mobilité et leur installation. On s’intéressera aux parcours et situations, en Europe, qui ont précédé la migration comme aux raisons qui les ont impulsées. On prêtera notamment attention aux recompositions qui traversent les couples et les familles comme les expériences professionnelles.

- Situation postcoloniale, néocoloniale ?

Colons, barbouzes, coopérants, expatriés, touristes… Les Européens installés en Afrique s’inscrivent dans une généalogie de mobilités dont on observera les effets de mimétisme et de démarquage, les seuils de continuité et de rupture, notamment à travers la question des inégalités (droit à la libre circulation, différentiels de revenus et rentes, par exemple).

- Les Suds, nouveaux Far West de l’Europe ?

On tentera de dresser la typologie des secteurs et des activités où ces Européens trouvent à faire carrière, parfois même qu’ils créent, selon les cas, en se les accaparant. On s’interrogera sur l’organisation du travail mobilisée, la typologie des entreprises créées. On observera, dans le cas de réelles réussites économiques, où se trouve réinvesti l’argent, et s’il existe comme dans les mobilités Sud-Nord, des transferts de fonds ou des logiques de regroupement familial.

- Communautaires ou cosmopolites ?

Ces Européens forment-ils des communautés, nationales, professionnelles ou autres ou au contraire des groupes sociaux atomisés et désaffiliés ? On s’intéressera aux degrés et aux formes d’attachement/détachement aux pays d’origine comme d’installation, entre relatif enracinement et pendularité constante mais également aux relations qu’ils nouent avec les nationaux, aux lieux qu’ils fréquentent.

- Enchantements / désenchantements : entre utopies naufragées et utopies réalisées

Aux réussites de certains s’opposent les échecs de bien d’autres, contraints de quitter ou même de fuir le pays pour fraudes, impayés, faillites, affaires de mœurs, démêlés judiciaires, problèmes de santé ou désespoirs amoureux. Certains de ces Européens sont vulnérables, n’étant ni protégés par leur Etat ni par une entreprise multinationale, se retrouvent parfois dans des situations d’insolvabilité et de désespoir qu’ils n’auraient pas imaginées et qu’ils n’ont, de fait, pas anticipées. On s’intéressera ici aux imaginaires et utopies mobilisées dans la migration comme aux enchantements et désenchantements qui traversent les expériences migratoires sans négliger de comprendre ce que ces Européens viennent chercher dans les pays dans lesquels ils sont installés, du point de vue professionnel, familial et personnel – amoureux, amical par exemple.

Modalités de soumission

Les propositions d’articles d’environ une page (entre 3 000 et 3 500 signes) sont attendues pour
le 20 janvier 2015

Elles comprendront le titre envisagé, un résumé, les coordonnées et le rattachement institutionnel du ou des auteurs et seront envoyées simultanément aux coordinateurs du numéro, Michel Peraldi et Liza Terrazzoni : mcperaldi chez gmail.com et liza.terrazzoni chez gmail.com

L’acceptation des propositions sera attendue pour le 10 février 2015.

Les articles devront être remis au plus tard le 28 juin 2015.

Le numéro sera publié en mars 2016.

Comité de rédaction : Roger Botte. CNRS, Cécile Canut. Université Paris Descartes, Anne Doquet. IRD, Yvan Droz. Institut universitaire d’études du développement, Genève, Éloi Ficquet. EHESS, Michela Fusaschi. Université de Rome 3, Alain Gascon. Université Paris VIII, Michel Giraud. CNRS, Benoît Hazard. CNRS, Bogumil Jewsiewicki. Université Laval, Québec, Marc Le Pape. CNRS, Anthony Mangeon. Université Paul-Valéry, Montpellier III, Nicolas Martin-Granel. CNRS, Anne Mélice. Université de Liège, Marie Miran-Guyon. EHESS, Abderrahmane Moussaoui. Aix-Marseille Université, Joseph Tonda. Université Omar Bongo, Libreville, Claudine Vidal, CNRS


Page créée le lundi 19 janvier 2015, par Dominique Taurisson-Mouret.


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