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Journée d’étude : « L’émancipation des travailleurs non-libres dans les Amériques avant l’abolition de l’esclavage » (Montpellier, Université Paul Valéry, 7/10/2016)

Programme disponible sur le site d’EMMA
- EMMA (EA741) « Etudes Montpelliéraines du Monde Anglophone », Université Paul-Valéry, Montpellier 3 (Site Saint Charles)

Dans la continuité d’une première rencontre qui portait sur la codification juridique du travail contraint, cette journée d’étude souhaite examiner la pratique de l’émancipation des travailleurs non-libres dans les Amériques avant l’abolition de l’esclavage. L’émancipation est un acte juridique qui libère un individu de l’autorité d’un maître. Si l’émancipation est théoriquement de droit pour l’engagé car elle figure dans la majorité des contrats, elle constitue un privilège pour les esclaves dont la durée de service est à perpétuité et transmise de façon héréditaire. Ainsi, pour les travailleurs contraints, les modalités d’accession au statut de personne libre font l’objet d’une réglementation juridique et contractuelle qui varie selon les lieux et les époques. En effet, que ce soit au terme de l’expiration de leur contrat ou de leur peine, par un acte de libération anticipée, par le rachat, par émancipation testamentaire ou par des moyens plus inhabituels, tels le concubinage, les recours juridiques ou la fuite, les voies de la liberté pour la population servile sont multiples. Souvent utilisée comme un instrument de contrôle des travailleurs non-libres, l’émancipation est parfois porteuse de tensions sociales, notamment lorsqu’elle permet la croissance de la population de couleur libre dans des sociétés esclavagistes organisées selon une structure socio-raciale binaire.

Quelles sont les modalités de l’émancipation des travailleurs non-libres ? Quels facteurs motivent l’adoption de législations concernant l’émancipation ? Peut-on établir une typologie des maîtres émancipateurs de même que des esclaves émancipés ? Dans quelle mesure les esclaves et les engagés sont-ils acteurs de leur libération ? L’introduction de l’esclavage contribue-t-il à donner un pouvoir de négociation aux serviteurs blancs, notamment dans la réduction de leur temps de service ? Assiste-t-on à une évolution de la pratique de l’émancipation en réaction à la montée de l’abolitionnisme, de ses succès, mais également de sa radicalisation ? Quels sont les enjeux sociaux, politiques, économiques et de sécurité publique posés par la pratique de l’émancipation ? Comment les maîtres accompagnent-ils leurs travailleurs non-libres vers la condition juridique de personne libre ? Les raisons qui favorisent les émancipations, de même que l’origine servile, raciale ou nationale des bénéficiaires, influent-t-elles sur la future intégration et ascension sociales des serviteurs libérés et des esclaves affranchis ?

Comité d’organisation :

- Lawrence Aje (Université Paul -Valéry, Montpellier 3 – EMMA)
- Anne-Claire Fauquez (Université Panthéon – Assas – EA 1569 : Transferts critiques et dynamiques des savoirs, Université Paris VIII)
- Elodie Peyrol-Kleiber (Université de Poitiers – MIMMOC)

The Emancipation of Bound Laborers in the Americas before the Abolition of Slavery (University of Montpellier, France, 7/10/2016)

Building on a first one-day conference which dealt with the legal codification of unfree labor, this second conference would like to examine the emancipation of bound workers in the Americas before the abolition of slavery. An emancipation is a legal act which frees an individual from the authority of a master. Whereas indentured servants were granted their freedom at the end of their term of service, which was specified in their contract, manumission remained a privilege for slaves who were to serve on a perpetual and hereditary basis. The paths to freedom were subject to a range of legal and contractual regulations which varied geographically and over time. Freedom could be achieved by a variety of means : at the expiration of a contract term, when a sentence had been served, by an early liberation, by (self) purchase, by emancipation, as well as by unusual methods such as engaging in non-marital relationships, by filing law suits or by absconding. Although emancipation was used as a mechanism of controlling unfree workers, it sometimes generated social tensions — for instance, when it led to the growth of the free black population of slave societies.

What were the modalities of the emancipation of unfree workers ? Which factors motivated the adoption of legislation regulating emancipations ? Is it possible to establish a typology of the emancipators and of the emancipated servants and slaves ? To what extent did slaves and indentured servants take part in their own liberation ? Did the introduction of slavery provide any negotiating power to white servants, for instance by reducing their length of service ? Did the practice of emancipation evolve in reaction to the advent of abolitionism, especially after the movement gained momentum and radicalized itself ? To what extent did the practice of emancipation raise social, political, economic and public security stakes ? How did masters accompany and facilitate their servant or their slave’s transition from the status of a bond person to that of a free person ? Was the social integration of freed servants and of manumitted slaves influenced by the factors which had enabled their emancipation, as well as by their former legal status, their racial or their national origin ? These are some of the many questions this one-day conference will endeavor to answer.

Conference organizers :

- Lawrence Aje (Université Paul -Valéry, Montpellier 3 – EMMA)
- Anne-Claire Fauquez (Université Panthéon – Assas – EA 1569 : Transferts critiques et dynamiques des savoirs, Université Paris VIII)
- Elodie Peyrol-Kleiber (Université de Poitiers – MIMMOC)


Page créée le jeudi 6 octobre 2016, par Dominique Taurisson-Mouret.


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